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Santé : le « Service d’Accès aux Soins » prend de l’ampleur

30 à 40% des patients qui viennent aux urgences pourraient être pris en charge, sans risques, dans un cabinet médical ou un centre de santé. Alors comment désengorger les hôpitaux tout en assurant un parcours de soins fiable ? L’une des réponses du Ministère des Solidarités et de la Santé a été la mise en place du SAS, le Service d’Accès aux Soins, dès 2019. Concrètement, il s’agit d’un centre qui réceptionne les appels de patients – souvent sans médecins traitants, et permet de comprendre leurs besoins en soins, qu’ils soient programmés ou non, urgents, vitaux.

Le Service d’Accès aux Soins prend de l’ampleur

La Moselle fait partie de la vingtaine de départements pilote, dans le cadre du Pacte de refondation des urgences. Après une phase test, l’ARS Grand Est souhaite désormais communiquer auprès du grand public autour du SAS. Et pour cause : le nombre d’appels a presque doublé depuis la période covid. En moyenne, le centre de régulation reçoit 2 000 à 2 500 appels par jour, soit une augmentation de 40% depuis 2019.

Comment fonctionne le SAS ?

En appelant le 15, Médigarde, le 112 ou encore le 0 820 33 20 20, le patient transitera par le Service d’Accès aux Soins. Il devra décrire ses symptômes à un premier assistant de régulation médicale. Si l’état de santé est jugé urgent, le patient sera soit orienté vers les services adéquats ou récupéré par une ambulance. Si les besoins relèvent de la médecine libérale, l’appel sera transmis au médecin régulateur du service approprié.

Les médecins régulateurs sont les premiers à conseiller le patient au téléphone, puis si cela est nécessaire, à l’orienter vers un médecin proche de sa localisation pour une consultation.

En janvier 2023, l’ARS a recensé 55 000 appels via le Service d’Accès aux Soins en Moselle. 8 921 conseils médicaux ont été prodigués. Parmi les appels traités, 14 704 dossiers étaient orientés en médecine d’urgence ; 13 540 en médecine ambulatoire.

L’ARS mise aussi sur les ressources humaines

D’après le Schéma Régional de Santé de 2018, 30% de départs à la retraite des professionnels de santé ont eu lieu en trois ans. À cela s’ajoute le vieillissement de la population : 1/4 du Grand Est sera âgé de plus de 64 ans d’ici 2030. Parmi les objectifs de l’ARS, le recrutement d’infirmiers et d’aides soignants est primordial !

Il faudra employer 9 500 infirmiers libéraux, 8 700 aides-soignants et 2 500 masseurs-kinésithérapeutes dans le Grand Est pour répondre aux besoins prévisionnels de 2030. D’ailleurs en Moselle, le nombre de places en formation de soins infirmiers est passé de 585 en 2019 à 840 en 2023.

Bien sûr, l’un des plus gros freins pour attirer des candidats reste la rémunération et les possibilités d’évolution de carrière. C’est pourquoi, l’ARS a permis de financer dans le département, 23 postes d’infirmiers de pratiques avancées (accompagnement à hauteur de 14,5 millions d’euros). Un métier qui permet à des professionnels paramédicaux d’exercer des missions plus poussées, conjointement avec une équipe médicale et/ou un médecin.

L’apprentissage est également une voie de plus en plus envisagée. Notamment pour la formation d’aide-soignant qui comporte 770 heures de cours et 770h de stages cliniques en plus du temps passé chez l’employeur en tant qu’apprenti.

L’ARS souligne évidemment l’enjeu de l’universitarisation des formations paramédicales. Ce qui permettrait de rendre le territoire attractif, d’obtenir un nombre de stagiaires et d’internes plus conséquent et de développer un pôle recherche au sein du CHR Metz-Thionville entre autres.

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Uranie Tosic
Uranie Tosichttp://www.moselle.tv/
Rédactrice en chef adjointe de Moselle TV. Présentatrice de Moselle Info.

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