FC Metz, un coeur énorme face à Marseille ! (Résumé vidéo)

Rocambolesque. Épique. Mémorable. Réduit à dix et mené au score, le FC Metz est parvenu au courage à décrocher le match nul face à l’Olympique de Marseille (2-2). Un scénario invraisemblable et un premier point mérité dans ce championnat face à l’un des cadors de la Ligue 1. Kiffant.  

Ne pas tendre l’autre joue. Une motivation commune pour le FC Metz et l’Olympique de Marseille. Les Grenats avaient pris une claque pour leur premier déplacement en Bretagne face au Stade Rennais de Pep Genesio (5-1) alors que les Phocéens sont tombés de haut en milieu de semaine en Ligue des Champions face au Panathinaïkos. Une tragédie grecque d’un soir ou les prémices d’un mauvais feuilleton de l’été sur la Canebière ? 72 heures après leur désillusion européenne, les hommes de Marcelino n’ont pas douté bien longtemps en Moselle grâce leur jeu de transition et leurs individualités. Ismaïla Sarr s’est rappelé au bon souvenir de Saint-Symphorien. Intenable sur son côté droit, le dragster sénégalais a d’abord vendangé pléthore d’occasions (3ème, 7ème, 8ème et 37ème) avant de se muer en passeur décisif pour le jeune Emran Soglo (0-1, 13ème). Épatant jusque-là, Alexandre Oukidja ne ferme pas son poteau gauche et ne peut que constater les dégâts pour une ouverture du score ô combien logique. 

Des Messins héroïques

La suite ? Le FC Metz aurait pu lâcher et prendre la foudre. L’équipe de Laszlo Bölöni, généreuse et déterminée, a, au contraire, mis le bleu de chauffe et imposé un gros pressing à des Marseillais, parfois suffisants. Cheick Sabaly n’est pas loin de punir Chancel Mbemba, mais la puce sénégalaise s’emmêle les crayons (23e). En souffrance défensivement face à Ismaïla Sarr, Fali Candé fait parcourir un frisson dans Saint-Symphorien sur un missile du gauche, mais Pau Lopez sort le grand jeu (39ème). Un avertissement sans frais pour des Marseillais pas loin de doubler la mise par Pierre-Emerick Aubameyang, sanctionné à juste titre d’un hors-jeu (44ème).

Rassuré par cette première mi-temps, le FC Metz reprend après le repos avec un esprit plus conquérant. Georges Mikautadze bute sur Pau Lopez (47ème), puis Kévin N’Doram déclenche une lourde frappe qui passe de peu hors cadre (57ème). Entre-temps, Valentin Rongier pense donner de l’air aux siens sur un service de Pierre-Emerick Aubameyang, mais Jérome Brisard annule ce but avec l’aide de la Var pour une faute peu évidente d’Ismaïla Sarr sur Youssef Maziz (52ème). L’arbitre de la rencontre n’a en revanche besoin de personne pour expulser Aboubacar Lô pour une semelle non-maîtrisée sur Iliman Ndiaye (60ème). En infériorité numérique et menée au score, l’équipe de Laszlo Bölöni ne rend pas les armes. Bien au contraire. La rencontre vire alors dans l’irrationnel. Aux 25 mètres, côté gauche, Cheick Sabaly égalise d’une frappe soudaine, déviée au passage par Jordan Veretout qui surprend totalement Pau Lopez (1-1, 65ème). Saint-Symphorien est aux anges et explose six minutes plus tard sur un coup de patte de son roi. Georges Mikautadze débloque son compteur personnel en Ligue 1 sur une demi-volée du droit gagnante sur laquelle le gardien espagnol de l’OM n’est pas exempt de tout reproche (2-1, 71ème). 

La fin de la rencontre est complètement folle. Marseille jette toutes ses forces dans la bataille. Les Grenats jouent les contres et son joyau géorgien manque d’un rien le doublé sur un raid dont il a le secret (80ème). Les Phocéens se ruent littéralement sur les cages d’Alexandre Oukidja. Héroïque sur sa ligne ou sur ses sorties, le gardien algérien du FC Metz est sauvé par deux fois par ses montants sur des têtes d’Iliman Ndiaye (72ème) et Chancel Mbemba (77ème). Il ne peut rien sur un nouveau tir au premier poteau de Vitinha (2-2, 82ème). Rageant.

Car malgré neuf minutes de temps additionnel, le FC Metz ne craque pas et garde le match nul. Un match nul qui ressemble à une défaite pour des Marseillais qui n’ont pas rebondi après « le Pana » et ont perdu le fil d’une rencontre qui leur tendait les bras. Le constat est bien différent pour des Grenats, qui ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle. Ils ont mis leur public de Saint-Symphorien dans la poche, fait taire les premiers pisse-vinaigres et lancent leur saison. Vite, la suite ! 

On a aimé

La générosité messine

Après l’expulsion d’Aboubacar Lô, on ne voyait pas comment le FC Metz allait pouvoir renverser la vapeur face à un OM menant déjà au tableau d’affichage. Mais l’équipe de Laszlo Bölöni a montré des valeurs d’abnégation insoupçonnées pour égaliser, puis prendre l’avantage avant de tenir finalement le point du match nul. Elle n’est certainement pas la plus talentueuse de Ligue 1, mais avec cette générosité et ce courage, le maintien n’est peut être pas si utopique que ça. Cheick Sabaly en est le parfait symbole. 

La folie de Saint-Symphorien

Un stade rempli jusqu’à la gueule, l’effervescence des grands soirs et un public chaud bouillant, Saint-Symphorien a revêtu ses habits de lumière pour le retour de la Ligue 1. Une ambiance incandescente pour une rencontre de gala face à l’Olympique de Marseille, le club le plus populaire de l’Hexagone. Les supporters messins ont d’emblée sorti le grand jeu avec un tifo d’anthologie avant de soutenir jusqu’au bout et avec une ferveur débordante leur équipe chérie. Ils ne sont pas prêts d’oublier cette soirée où ils sont passés par toutes les émotions et ils en redemandent déjà. 

Le retour d’Ismaïla Sarr

Il avait été l’un des grands artisans du maintien du FC Metz en Ligue 1 lors de la saison 2016-2017 sous l’ère Philippe Hinschberger. Ismaïla Sarr avait marqué les esprits avant de filer à Rennes, puis de traverser la Manche pour porter les couleurs de Watford avec un succès mitigé à l’image des deux descentes de son club en Championship. Recruté cet été pour 13 millions par l’Olympique de Marseille, le Sénégalais retrouvait pour la première fois le premier jardin de ses prouesses en Europe. Il a été un poison constant sur son aile droite et a posé une équation insoluble à Fali Candé. Pas assez lucide devant le but, faisant briller Alexandre Oukidja, il est l’auteur de la passe décisive pour Emran Soglo. Il a par la suite un peu disparu de la circulation. 

On n’a pas aimé

Le coup tactique de Bölöni

La question était sur pas mal de lèvres après la déroute rennaise. Un passage à trois défenseurs axiaux ou un maintien à une charnière centrale à deux éléments ? Comme à ses habitudes, Laszlo Bölöni a brouillé les cartes en conférence de presse et lors de sa disposition tactique du milieu de semaine à Saint-Symphorien. Le technicien roumain du FC Metz a finalement conservé son immuable système en 4-2-3-1, mais il a fait des choix forts : Maxime Colin plutôt que Koffi Kouao sur le côté droit de la défense, Aboubacar Lo à côté d’Ismaël Traoré et Fali Candé de retour sur le côté gauche en lieu et place de Matthieu Udol, malade. Il n’a surtout pas hésité à aligner Youssef Maziz pourtant en instance de départ et Malick Mbaye comme ailier. Les deux latéraux messins n’ont pas été à la fête sur le plan défensif alors que le jeune sénégalais a été expulsé pour sa première en Ligue 1. 

Habib Maïga abonné au banc

Laszlo Bölöni réclame depuis plusieurs semaines « des kilos supplémentaires » dans son effectif, à savoir des joueurs « estampillés Ligue 1 ». Depuis le printemps, il se passe pourtant volontairement d’Habib Maïga, redescendu dans la hiérarchie du milieu de terrain derrière Kévin N’Doram et Danley Jean-Jacques. L’Ivoirien ferait pourtant du bien avec « son coeur », son abnégation et son impact physique. On l’a encore vu durant cette rencontre où Valentin Rongier a abattu un travail colossal dans l’entrejeu.

Le cauchemar de Lô

Il fêtait sa première titularisation en Ligue 1. Conseillé par le grand frère Ismaël Traoré, Aboubacar Lô a d’abord fait le job face à Ndiaye et Aubameyang en se montrant sobre et efficace. Malheureusement pour lui, il écope d’un carton rouge direct pour une grossière faute sur Iliman Ndiaye, une semelle au-dessus de la malléole de son compatriote. 

La feuille de match et les notes de la rencontre 

FC Metz 2-2 Olympique de Marseille 

Buts :  Sabaly (65ème) et Mikautadze (71ème) – Soglo (14ème) et Vitinha (82ème) pour Marseille

FC Metz : Oukidja (7) – Colin (4), Traoré (6), Lô (4), Candé (4) – N’Doram (6), Jean-Jacques (5) – Mbaye (4), Maziz (5), Sabaly (7) – Mikautadze (7). Entraîneur : Bölöni (6)

Olympique de Marseille : Pau Lopez (3) – Clauss (4), Mbemba (4), Balerdi (5), Lodi (4) – Sarr (5), Rongier (6), Kondogbia (5), Soglo (5) – Aubameyang (5), Ndiaye (4). Entraîneur : Marcelino (5)

Crédit Photo : FC Metz

On se refait le match ?

Revivez ce match avec les commentaires d’Emeric Guillaume lundi à 23h00 sur Moselle TV.

Arnaud DEMMERLE
Arnaud DEMMERLE
Rédacteur en chef de Moselle TV. Présentateur de Graoully Mag et de Dragonnes Mag.

plus de contenus du même auteur

Nos derniers reportages