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Laurent Touvet : « Être frontalier en Moselle, c’est un statut, presque un métier à part entière »

Les réfugiés ukrainiens accueillis en Moselle, le serpent de mer A31 bis, la polémique des discothèques au centre-ville de Metz, la sécurité ou encore la grève de ce jeudi 19 janvier… Particulièrement détendu, Laurent Touvet, le préfet de la Moselle, a décortiqué les dossiers chauds du moment lors d’un petit-déjeuner informatif.

L’accueil des réfugiés ukrainiens

« 1 100 autorisations provisoires de séjour ont été délivrées à des réfugiés ukrainiens depuis mars 2022 pour un total de 1 652 personnes, puisque les mineurs n’en ont pas besoin. C’était une autorisation pour six mois avant renouvellement. Actuellement, il y a 7 000 réfugiés hébergés dans des structures, 200 inscrits à Pôle Emploi et 400 enfants scolarisés dans les établissements mosellans. Il y a encore eu une arrivée la semaine dernière. La Moselle est logée à la même enseigne que les autres départements français. Le Portugal et, surtout, l’Allemagne ont accueilli davantage de réfugiés que la France. »

L’identité lorraine et les frontaliers

« Ici, on cherche à beaucoup se comparer avec d’autres départements. L’identité lorraine n’est pas aussi forte que je le pensais. Il y a, surtout, une très forte attraction du Luxembourg. Être frontalier en Moselle, c’est un statut, presque un métier à part entière. Sur les 80 000 frontaliers, 9 000 prennent quotidiennement le train pour se rendre à leur travail au Luxembourg. On devrait atteindre les 25 000 d’ici à 2030. Il y a un embouteillage permanent autour de Thionville. De nouvelles autoroutes vont être construites. »

La concertation publique sur l’A31 bis

« Il y a eu une première concertation en 2018-2019 avec 10 tracés éventuels. A la fin, il n’en restait plus que deux. Et puis, l’arrêt définitif de la cokerie de Sérémange a changé la donne. Beaucoup de voix se sont élevés pour proposer de passer par cet endroit. Depuis novembre, il y a donc de nouvelles concertations publiques. La dernière est prévue le 2 février prochain. Celui qui présente le moins d’inconvénients sera probablement choisi. Il sera temps pour moi d’envoyer un rapport au ministre des Transports et de lui proposer une solution claire et nette. Le tracé sera ensuite soumis à une enquête publique avant le choix d’un concessionnaire. Tout cela va encore prendre de nombreuses années. » 

La polémique des discothèques au centre-ville de Metz et la sécurité

« J’entends les demandes du maire de Metz. Je n’ai pas peur d’appliquer la loi. Mais je ne peux fermer des établissements que s’il y a des troubles de l’ordre public, au vu de faits avérés et constatés, et pas au vu de certaines rumeurs ou déclarations. J’ai besoin de faits. Certaines nuits, on nous rapporte qu’il y a eu quantité d’attroupements et d’affrontements, comme si Metz était à feu et à sang. Si des gens ont été agressés, et je ne nie pas l’existence du phénomène, il faut qu’ils viennent déposer plainte. Au niveau de l’insécurité, j’ai connu Mulhouse. Ce n’est clairement pas pareil à Metz. En Moselle, le problème actuel provient essentiellement de règlements de compte à l’arme à feu, du côté de Fameck et Uckange. »

La grande mobilisation de ce jeudi

« Le droit de manifester, d’exprimer son opinion, est prévu par la constitution. Je suis très attentif pour éviter des troubles sur la voie publique, mais Il n’y a pas d’inquiétude particulière à ce jour. »

Arnaud DEMMERLE
Arnaud DEMMERLE
Rédacteur en chef de Moselle TV. Présentateur de Graoully Mag et de Dragonnes Mag.

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