Après quelques retards à l’allumage, François Bayrou a annoncé la composition de son gouvernement, avec le retour de deux anciens premiers ministres.
C’était une journée de deuil national pour Mayotte ce lundi. Mais l’exécutif ne voulait pas attendre après les fêtes de Noël pour cette annonce, qui était prévue déjà ce week-end. C’est donc un deuxième événement qui a été scruté par toutes les caméras : l’annonce du nouveau gouvernement proposé par le premier ministre François Bayrou, un peu plus tard que prévu, à 18h30.
Un « gouvernement d’intérêt général », sans LFI et le RN, comme prévu, suite à la motion de censure qui a vu le départ de Michel Barnier et une instabilité politique grandir. Un gouvernement qui voit surtout le retour de Manuel Valls (ENS), ancien ministre puis premier ministre PS sous Hollande, qui avait aussi brigué la présidentielle et la mairie de Barcelone. Mais aussi Elisabeth Borne (ENS), elle aussi ancienne première ministre RE sous Macron. Deux centristes issus de la gauche qui prennent respectivement les Outre-Mer et l’Education Nationale, Enseignement supérieur et recherche.
Pour les ministères régaliens, on puise plutôt à la droite du centre avec Gérald Darmanin qui prend la Justice, et laisse son ancien portefeuille, l’Intérieur, à Bruno Retailleau qui conserve sa place. Eric Lombard, actuel DG de la Caisse des dépôts, devient lui ministre de l’Economie, tandis que François Rebsamen (ministre PS du Travail sous Hollande) rentre au gouvernement à l’Aménagement du Territoire.
Pas de motion de censure avant le 14 janvier
La liste a été officialisée par le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, après de longues tractations entre les partis, quelques jours seulement après la nomination de ce tout premier Premier ministre issu du Modem. Quelques heures plus tôt, le député LR de Moselle Fabien di Filippo estimait sur BFM TV ne pas avoir eu « de garanties concrètes » pour son parti, après des appels du pied de François Bayrou qui souhaitant le soutien de la droite républicaine aux côtés des partis centristes et macronistes. Xavier Bertrand avait lui annoncé ne pas prendre l’Intérieur dénonçant des pressions du RN sur le choix de l’équipe.
L’assemblée nationale étant à l’arrêt jusqu’au 13 janvier, suivront désormais deux semaines de calme relatif pour le gouvernement qui ne pourra pas être censuré avant la reprise des activités parlementaires. Une motion de censure pourra alors être déposé, ce qui devrait être au moins le cas pour LFI qui a annoncé le faire dès la déclaration de politique générale, le lendemain.