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Sénatoriales : Weber présente les ambitions du PS, avec le soutien de Todeschini

Avec qui et de quelle manière : les questions se posent encore pour la liste de gauche aux Sénatoriales, alors que Michaël Weber obtient le soutien de Jean-Marc Todeschini.

« Quoiqu’il arrive, Michaël Weber sera la tête de liste pour les Sénatoriales avec une liste unie de la gauche ». A l’occasion de la présentation à la presse de son ambition pour ces élections, le premier secrétaire du PS Moselle a été clair à Metz. Aussi clair que depuis l’annonce de sa nomination par le parti. Avec un détail en plus : ses premiers choix de colistiers étaient présents autour de lui. Kheira Khamassi, 3e adjoint au maire de Fameck, Victorien Nicolas, maire de Verny, et Sylvain Hinschberger, maire de Bourgaltroff, vice-président de l’Association départementale des Communes forestières de Moselle, dont Weber en est le président.

Une politique d’égalité territoriale

Une première composition qui ne laisse rien au hasard, puisque la ligne directrice de la candidature est la représentation des territoires ruraux. Soutenu par Jean-Marc Todeschini, le sénateur sortant, la liste PS se donne encore « le temps qu’il faudra » pour rassembler autour des socialistes. Jusqu’à fin août s’il le faut, d’autant que l’union est « compliquée » et que la tournée des territoires continue, avec 230 maires rencontrés sur les 725 de la circonscription. « Mon profil est un atout, je suis aussi maire de Woelfling-lès-Sarreguemines et président du Parc naturel régional des Vosges du Nord. Je veux représenter tous les territoires, y compris ruraux, et j’ai un engagement pour l’environnement, la mobilité, sans discrimination de moyens. Etant aussi conseiller régional, je suis opérationnel très rapidement pour défendre le territoire ». Parmi les gros dossiers : les transfrontalier autant en Moselle-Nord que dans la Moselle-Est avec les problèmes liés à l’A31 vers le Luxembourg ou le rail en Allemagne.

Jean-Marc Todeschini, qui annonce officiellement ne pas repartir pour un nouveau mandat (« ce qui n’était pas encore décidé ») a apporté son soutien à celui qui était sur sa liste en 2017 déjà. Une décision motivée : « Evidemment, c’était mon premier choix mais j’aurais soutenu n’importe quel candidat tant qu’il était appuyé par le vote des militants ». « En 1997 quand il est arrivé, on le regardait de travers. Il vient de Moselle-Est, d’une commune rurale, c’est moins facile d’être de gauche là-bas que quand on est issu de la sidérurgie », plaisante l’ancien Secrétaire d’État aux Anciens Combattants.

Verts et Communistes toujours incertains ?

Concernant les autres partis : le statu quo est toujours de rigueur. Patrick Abate, le poids lourd du PCF et maire de Talange, ancien sénateur lorsque Todeschini avait été appelé au gouvernement, est favorable à l’union. Surtout depuis que, en coulisses, le nom de Danielle Bori (dans l’opposition messine) était à la deuxième place. Mais les forces de gauche semblaient s’être accordées sur une liste avec Eliane Romani des Verts, puis Abate à la troisième position, afin d’avoir un nom fort qui rassemble tous les territoires pour les Sénatoriales. « Nous voulons simplement que le sénateur sortant soit de la même couleur que le nouveau. C’est pour ça qu’on veut un rassemblement de gauche. Nous n’oublions personne, et nous n’avons aucun problème avec les partis de la NUPES. »

La gauche mosellanne souhaite désormais que « le parti communiste réfléchisse ». Ce n’est « pas au secrétaire fédéral du PC de choisir pour nous notre tête de liste, comme nous n’interferons pas dans leurs décisions ». Un constat après un post sur les réseaux sociaux de Jacques Maréchal, secrétaire départemental du PCF, qui annonçait une liste menée par Abate ou Bori, accusant Weber d’être proche de Cazeneuve. La désunion n’est que peu probable et « serait incompréhensible », expliquent Weber et Todeschini de concert. Et même s’il y a des contradictions sur certains sujets, « comme sur l’écologie ou l’A31 bis avec les Verts », les alliances « se font avec des compromis ».

Pendant ce temps, au centre et à droite…

A nouveau, les maires et adjoints présents ont rappelé qu’une désunion allait favoriser la montée du RN qui « veut s’étendre sur tous les territoires et surtout dans la ruralité ». « Nous venons de perdre notre regroupement scolaire, dit le maire de Verny qui est aussi délégué CFDT à l’usine Smart. On a du mal à payer nos factures, on a un désengagement de l’état… Je suis à la rencontre des citoyens de mon petit village tous les jours et pourtant il y a 45% de vote RN, je ne comprends pas. » Les élus ont encore quelques mois pour convaincre les grands électeurs, tout en regardant d’un oeil les mouvements des autres partis. A droite, le sénateur Jean-Louis Masson (sénateur sans étiquette mais proche du RN) ne va pas se représenter, et annonce ne soutenir personne. Au centre, la candidature d’Anne Boucher (Horizons) n’a pas obtenu le soutien des partis de la majorité présidentielle, MoDem et Renaissance. Les 5 sièges mosellans seront renouvelés le 24 septembre 2023.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images. Présentateur de l'émission "Pixel Perfect".

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