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Politique : vers une hausse des impôts obligatoire dans les villes de Moselle ?

Pourquoi certaines villes ont décidé d’augmenter considérablement les impôts : coûts de l’énergie, hausse mécanique des salaires des fonctionnaires, la réponse des maires…

A Marly, Metz ou encore Montigny-lès-Metz, les résidents vont devoir mettre la main au porte-monnaie cette année. Dans le débat d’orientation budgétaire, le maire de Metz depuis 2020 François Grosdidier (ex-LR) a annoncé plus de 14% de hausse attendus cette année pour les Messins. « J’ai mis les oppositions au défi de proposer autre chose. Personne n’est capable de proposer un budget qui ne passerait pas par une augmentation des impôts ».

« Un principe de réalité »

Le maire explique avoir mis six mois pour trouver une solution afin d’avoir des finances à l’équilibre. « Il faudrait supprimer Constellations, le marché de Noël, fermer des piscines ou des crèches… C’est impensable ». Pour éviter une détérioration du service public tout en gagnant 10 millions d’euros, il a donc fallu faire des choix. Les réductions de la lumière publique ou des mesures d’organisation ont permis de trouver 3 millions. Le reste sera récupéré sur les impôts.

Un projet similaire du côté de Jean-Luc Bohl, maire UDI de Montigny depuis 2001, qui explique ne pas pouvoir conserver un service public cohérent sans toucher aux poches des concitoyens. Dans sa commune, c’est plus de 2 millions d’euros qu’il faut trouver, et cela passera par une hausse de 12% en 2023 selon le budget prévu. « Je pense que nos concitoyens le comprendront. Dans le contexte que nous connaissons, c’est en effet un effort à faire. Je comprends parfaitement que c’est dur, mais j’avais réussi l’an dernier à éviter cette augmentation dans un contexte de crise économique. aujourd’hui nous sommes dans un principe de réalité ». Là encore, il s’agit de retrouver des marges de manoeuvre sur les frais de fonctionnement.

A Metz comme Montigny, on explique aussi que l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires opère une hausse mécanique de l’imposition, tout comme les coûts de l’énergie et le contexte de la guerre en Ukraine. « Nous n’avons plus la taxe d’habitation et la taxe sur l’audiovisuel, ce qui permet d’atténuer un peu », concède Jean-Luc Bohl. Du côté de Thionville par contre, le maire Pierre Cuny (Horizons) avait connu une augmentation à son arrivée en 2016 et se félicite d’être aujourd’hui « à 0% d’augmentation ». Le maire de la deuxième plus grande ville de Moselle rappelle qu’il avait annoncé en décembre qu’il n’y aurait pas d’augmentation en 2023 et pas plus jusqu’en 2026. « Et ce malgré 80 millions d’euros d’investissement entre 2020 et 2026 dans la ville, mais cela tiens en trois facteurs : une réduction drastique des frais de fonctionnement, une recherche systématique de subventions sur les investissements, et la dynamique très forte en terme de constructions donc des recettes fiscales très élevées ».

Pierre Cuny qui explique aussi avoir désormais « une fusion » un peu plus complète avec la communauté d’agglomération, ce qui lui permet de voir l’avenir plus sereinement. François Grosdidier termine : « aujourd’hui, même dans des communes bien gérées où des maires -certains se succédant à eux-mêmes- ont été modérés dans les impôts, on est obligé d’augmenter la fiscalité. Et quand ce n’est pas celle de la ville, c’est celle de l’intercommunalité ». Pour rappel, si vos impôts locaux augmenteront cette année, deux prélèvements supplémentaires interviendront en novembre et décembre.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images. Présentateur de l'émission "Pixel Perfect".

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