Le nom commun « castors », vous évoque sûrement cet animal constructeur de barrages. Dans les années 1920, il s’agissait d’une association qui permettait aux particuliers de construire leurs maisons.
Pascal brandit la plaque de la fosse sceptique de son jardin. Sur une plaque de métal est inscrit la date : « 1954« . Voilà l’année de construction de la maison de Pascal Robert. Il est propriétaire depuis quelques temps et connaît par le voisinage l’histoire de son logement, construit par l’association des Castors.
« Ce sont des maisons construites par du personnel de la ville de Metz en se mettant en communauté. Il y aurait eu un tirage au sort pour savoir qui aurait quelle maison« , nous raconte Pascal dans son garage. Fier d’habiter dans une maison Castors, pour lui, d’habiter ici « ouvre un oeil nouveau quand on dans d’autres quartier ou villes en Moselle parce qu’on retrouve ce style. On dirait un quartier Castors« .
Des maisons au style similaire. 7 rues de Metz ont été façonées par l’association des Castors dans les années 50. Une trace historique laissée dans la capitale mosellane par cette communauté qui n’existe plus aujourd’hui.
Sébastien Wagner est historien, spécialiste du nom des rues. Il nous récite l‘histoire de l’association des Castors. Les maisons Castors ont été créées dans les années 1920 en Suède. L’idée de co-construire des maisons s’est transportée en France après la seconde guerre mondiale. « Il y avait une crise du logement et c’était compliqué pour les familles aux revenus modestes de devenir propriétaires. Ils ont mis en place le principe de subsidiarité, c’est-à-dire que ce que l’on ne peut pas faire tout seul, on le fait à plusieurs. Ils ont décidé de construire des maisons ensemble sans savoir quelles maisons ils allaient habiter. La construction s’est effectuée sur le temps libre des particuliers, week-ends et jours féries et quand elles ont été terminées ils ont pu habiter dedans« .
80 ans plus tard, toutes les habitations Castors tiennent debout. Malgré les rénovations connues par certaines d’entre d’elles. Josiane nous ouvre les portes de la maison qu’elle habite depuis maintenant 40 ans et qu’elle ne quitterait pour rien au monde. « Il y avait dans la cuisine, seulement un placard. Juste des vieilles planches. Les maisons n’étaient pas des belles villas, ni des maisons individuelles avec des tuiles ou de la pierre de taille. Nous avons des maisons simple. Simples, mais pas trop chères« .
Les Castors laissent derrière-eux la marque d’une architecture uniformisée. Un phénomène d’auto-construction qui aura permis à des centaines de familles modestes en Moselle d’être propriétaires de leurs logement.
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