Parkes, ReSolute, Emil’Hy… Les projets sont nombreux pour la centrale thermique de Carling. Pourtant, des coups du sort transforment l’espoir d’une reconversion industrielle novatrice du site Émile Huchet, propriété de GazelEnergie, en un futur beaucoup plus flou.
Il y a de l’eau dans le gaz. Parkes, ReSolute, Emil’Hy… Alors que la centrale thermique de Carling se réinvente en éco-plateforme industrielle, l’horizon du certains projets de production de différents types d’énergies renouvelables s’assombrissent.
Le projet ReSolute
La société GazelEnergie, propriétaire de la centrale thermique de Carling, avait signé avec Circa France un bail de 18 ans pour la création d’une usine de production de solvant vert. La commercialisation des molécules vertes serait destinée notamment en Suisse et en Allemagne, dans le domaine pharmaceutique, agrochimique, et la parfumerie. Cependant, la maison mère de Circa, CSC Norvège, a fait faillite. La filiale française, rebaptisée CSC France, doit trouver un nouvel investisseur sous peine d’abandon du projet.
Pourtant, 80% des équipements sont déjà sur le site. 50 emplois devaient être créés, et GazelEnergie devait transférer du personnel pour faire tourner l’usine. Pendant ce temps, 50 millions d’euros de fonds avaient déjà été levés.
Le projet Parkes
Mais quand rien ne va, rien ne va. Le projet à 440 millions d’euros de Parkes pour le recyclage de plastique est suspendu. Développé par trois entreprises (Suez RV France, Loop Industries, SK Geo Centric), deux usines devaient voir le jour en 2027, et s’implanter sur la friche industrielle de l’ancienne Cokerie. Une de préparation de matières plastiques, l’autre de recyclage par dépolymérisation de PET. Ces dernières devaient engendrer plus de 200 emplois, et plus de 1 000 induits. Pour, à terme, produire 56 000 tonnes d’hydrogène à l’horizon 2030 sur le sol mosellan. La conjoncture économique a eu raison de leurs ambitions. Hausse du coût de construction, inflation sur les prix de l’énergie et un produit fini qui ne serait pas rentable sont les principales raisons avancées.
La Communauté de Communes de Saint-Avold Synergie affirme être à la recherche de nouveaux projets, et certains, seraient déjà dans les tuyaux.
Le projet Emil’Hy
Quid du projet Emil’Hy ? Ce dernier consiste à l’aménagement d’une unité de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau. Objectif, atteindre une capacité totale à terme de « 400 MW et une production de 56 000 tonnes par an à l’horizon 2030« . Le tout, pour un investissement de 780 millions d’euros, coupé en 2 phases (400 millions pour la première, 380 millions pour la seconde), et 200 emplois directs à la clé. Depuis l’annonce du projet, l’unité de production d’hydrogène bas carbone et renouvelable coche chaque étape essentielle avant le début des travaux prévus entre 2025 et 2027, pour une mise en service d’ici 2030.
Les projets se préparent. D’une part, la Française de l’Énergie développe un projet d’envergure d’extraction à l’Est du département ; d’autre part le groupe GazelEnergie poursuit l’installation de son unité de production d’hydrogène, Emil’Hy. Si l’État décide de ne pas prolonger l’autorisation d’exploitation de la tranche thermique au-delà du 31 décembre 2024 – pour le projet ReSolute notamment – alors Emil’Hy resterait le dernier projet de production d’hydrogène (GazelEnergie) au sein du département de la Moselle.
La centrale Émile Huchet sur la plateforme Carling – Saint-Avold est un patrimoine industriel de la Moselle depuis 1951. En Moselle, d’autres projets d’envergures, plus avancés, sont à souligner. C’est le cas d’Holosolis, qui a déposé son permis de construire pour son usine de panneaux photovoltaïques à Hambach. Ou encore le projet mosaHYc (Moselle Sarre HYdrogène Conversion), dont le but est de convertir deux canalisations de gaz existantes au transport 100% hydrogène, qui permettra d’interconnecter Völklingen, Perl, Bouzonville et Carling. Si tous ces nombreux projets venaient à voir le jour, une centaine d’emploi serait créé à l’horizon 2050.
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