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GRTgaz investit lourdement dans son projet d’hydrogène MosaHYc

Jusqu’à présent acteur de second plan, l’hydrogène veut se faire une place dans le mix énergétique de demain. Surtout que s’ouvre depuis peu la perpective d’une production (en grande quantité) sans émission de CO2. Le gestionnaire du réseau de transport gazier français (GRTgaz) a senti le vent tourner. Près de 10 projets ont été lancés dans l’hexagone dont MosaHyc, en Moselle.

Il est vert ou blanc et crée forcément de l’émulsion dans la course à la décarbonation. Preuve en est, GRTgaz mise sur son développement à grand échelle dans les années à venir. Le réseau de transport gazier va investir lourdement dans des infrastructures capables de le faire voyager et notamment en Moselle. Avec Creos Deutschland (opérateur de réseau en Sarre), ils viennent d’annoncer poser 110 millions d’euros sur la table pour le projet mosaHYc. Il s’agira du premier réseau transfrontalier de transport d’hydrogène renouvelable et bas carbone entre la France et l’Allemagne.

Ensemble, nous inaugurons une nouvelle ère pour la Grande Région : la production d’acier devient climatiquement neutre et les réseaux de gaz se transforment vers le transport d’hydrogène. Nous sommes fiers de notre contribution majeure à cette transition grâce à nos projets

Jonathan Weber, directeur de SHS-Stahl-Holding-Saar, Frank Gawantka,
directeur de Creos Deutschland, et Sandrine Meunier, Directrice Générale de GRTgaz

Un hydrogénoduc de 90 km

Si le projet est très ambitieux, il ne partira pas de zéro. GRTgaz et Creos s’appuieront sur des canalisations déjà existantes. Sur les 90km exploités à terme, 70 (utilisés pour le gaz) sont déjà en place et seront donc convertis pour accueillir l’hydrogène. Le reste sera construit. Grâce à ces installations souterraines, 50 000 tonnes pourront être transportées chaque année. « Le réseau sera opérationnel fin 2027 », a rapporté ce mercredi matin Sandrine Meunier, directrice générale de GRTgaz. Le temps, d’abord, des procédures administratives, des études, de l’approvisionnement et de la construction bien sûr, qui devrait débuter au second semestre 2026.

« Construire un grand marché européen de l’hydrogène »

Avec cet investissement colossal, GRTgaz veut « anticiper le futur marché européen de l’hydrogène ». Ce réseau sera « ouvert », autrement dit, il proposera aux producteurs et consommateurs une utilisation transparente et non discriminante. Il offrira aux grands industriels la possibilité de s’accorder pour mutualiser les forces et développer le marché de cette énergie (désormais) décarbonée. Au niveau local, mosaHYc a vocation de soutenir notamment les sidérurgistes, pour la pérennité de la branche grâce à la production d’acier sans émission de CO2. Objectif maintien des emplois : un enjeu de premier ordre en Sarre et sur notre territoire. ET c’est un projet d’autant pertinent en Moselle avec les lancements d’Emil’HY et CarlHYng, deux futurs sites de production d’hydrogène renouvelable et bas carbone par électrolyse de l’eau. 

À noter que si les réservations dépassent les capacités, GRTgaz et Creos investiront (encore) pour renforcer le réseau. Un pari sur l’hydrogène donc. À voir si le temps leur donnera raison, ou non.

Jean MILON
Jean MILON
Journaliste Reporter d'Images. Présentateur de Moselle Info et de l'émission "Le Rendez-Vous Eco".

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