Le président du CSO Amnéville, Yannick Lesserteur, et l’ensemble du comité du club ont pris la décision de démissionner de leurs postes au sein du club, pensionnaire de Régional 1.
À peine deux années et puis s’en va. Sur les réseaux sociaux du club de football d’Amnéville, le président et l’ensemble du comité du CSO Amnéville ont présenté leur démission. À ce poste de président depuis le 4 juin 2023, Yannick Lesserteur a pris cette décision radicale à cause d’un conflit avec ses joueurs. Contacté à la suite de cette annonce, le président énonce la raison qui l’a poussé à partir : « Le comité et moi-même voulions suspendre un joueur, mais ses coéquipiers ont fait front. » Une goutte d’eau de trop, qui a fait déborder le vase : « Si les joueurs ne me soutiennent plus, alors je démissionne pour le bien du club. » Durant son mandat, le club avait changé à cinq reprises d’entraîneur de l’équipe première car notamment « les joueurs se plaignaient ». Le dernier en date était Youssef Bettahar, accompagné de son adjoint René Roth.
D’après une autre source, une nouvelle raison s’ajouterait à ce mouvement de grève de certains joueurs. À la suite d’une victoire en championnat, le président aurait annoncé une double prime pour récompenser ce succès. Cependant, quelques jours plus tard, il serait revenu sur sa promesse après avoir constaté l’état déplorable des vestiaires.
Une décision soudaine que prend acte Arnaud Szymanski, adjoint aux sports à la mairie d’Amnéville : « Une énième fois en dix ans, je prends acte de la démission du comité. Et une nouvelle fois, heureusement, il y a des gens qui se sont proposés pour reprendre le club provisoirement afin de trouver une solution pérenne. Cela prouve qu’il y a toujours des gens attachés au CSOA et que le club n’est pas encore mort. » Une situation mouvementée qui attriste l’adjoint aux sports : « La difficulté du CSO Amnéville, c’est que depuis ces dix dernières années, on n’arrive pas à trouver une stabilité au niveau de la présidence. »
Il poursuit et préfère parler de l’avenir désormais : « On change de braquet et de vision à chaque fois. Mais, par contre, la dette est toujours là. Aujourd’hui, il y a toujours de bonnes personnes qui arrivent à la tête du club. Tous les présidents ont leurs qualités et leurs défauts, comme tout le monde, comme moi-même. » Mais Arnaud Szymanski préfère voir le positif : « Malgré toutes ces tempêtes, le club est toujours debout. Il y a toujours des gens et des passionnés, moi le premier, qui seront toujours derrière le club pour qu’il reste encore debout et espérer qu’à court terme, le CSO Amnéville puisse retrouver ses lettres de noblesse. »
Un problème financier toujours présent au CSO Amnéville
Lorsqu’il est arrivé au CSO Amnéville, actuel 6ᵉ de Régional 1, Yannick Lesserteur a trouvé un club au bord du gouffre financier : « Nous devions payer 37 000 € de dettes à la Ligue pour des licences non payées entre 2021 et 2023. Désormais, tout est soldé et épuré à ce niveau. » Une situation financière critique qui dure depuis de nombreuses années « En 2015, quand François Ventrici reprend le club, il y avait une dette de quasiment un million d’euros. Un plan de redressement a alors été signé à hauteur de 550 000 euros, et il aurait dû être terminé en 2025. » raconte Arnaud Szymanski. Néanmoins, ce plan a été renégocié et re-signé en 2020, à l’époque de la présidence de Loïc Hofmann : « Un plan qui court jusqu’en 2029, toujours à hauteur de 50 000 euros par an. » Aujourd’hui, « le club est toujours placé en redressement judiciaire et doit combler une dette de 200 000 à 220 000 € d’ici 2029 », selon Yannick Lesserteur.
Alors que cette expérience de président d’un club de football était une première dans sa carrière, Yannick Lesserteur ne souhaite blâmer personne : « Je ne rejette la faute sur personne et leur souhaite tout le bien au CSOA. Je ne suis pas là pour incriminer qui que ce soit. » Néanmoins, il en garde un goût amer pour deux raisons principales : « Ce milieu m’a écoeuré, car j’ai tout fait pour pérenniser le club et construire quelque chose », raconte l’ancien président, qui avait sportivement « réussi à maintenir le club en Régional 1, en attirant des profils de niveau régional, pendant que tous les anciens joueurs étaient partis. » Arrivé à ce poste car « c’est la mairie qui a fait le forcing pour me recruter », il se dit déçu de ne pas avoir eu de retour après avoir annoncé sa démission : « J’ai envoyé un message le 10 octobre à la mairie et à l’adjoint aux sports, mais je n’ai pas eu de réponse… ».
Arnaud Szymanski répond à ce sujet : « J’ai eu un appel le vendredi soir. J’étais occupé et je n’ai pas reçu de messages de sa part ensuite. S’il y avait eu des choses importantes — et je pense que c’était le cas — j’aurais espéré et voulu un petit message ou un deuxième appel pour me dire “rappelle-moi, c’est urgent”. » Mais il préfère aller de l’avant : « Aujourd’hui, je ne suis pas dans le jugement, je suis dans le constat. Et à ce jour, il faut trouver des solutions pour la pérennité du club. »
À ce jour, nul ne sait qui reprendra la suite de sa présidence. Une assemblée générale extraordinaire pourrait être organisée pour la nomination d’un nouveau comité : « mercredi soir, il y a eu une réunion au stade. Il y a un comité provisoire qui a été créé en vue d’une prochaine Assemblée Générale Extraordinaire. » Actuellement, c’est un collectif composé de bénévoles du club, qui assurent la gestion courante en l’attente de cette Assemblée Générale Extraordinaire « Toujours avec le soutien de la municipalité, comme on l’a toujours été depuis ces dix dernières années.
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