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Moselle : mobilité, aide à l’enfance et attractivité en débats

La 4e réunion trimestrielle du département de la Moselle a été l’occasion pour Patrick Weiten de faire un premier bilan de l’année.

Orientation budgétaire pour la fin de l’année, protection de l’enfance mais aussi mobilité, attractivité et développement du sport ont été au programme de la 4e réunion trimestrielle du département de la Moselle, ouverte ce lundi par Patrick Weiten. Cette réunion va soumettre cette semaine 21 rapports au vote des élus.

Attractivité du territoire : le retour de l’Eldorado

« La Moselle est toujours plus puissante. Le département est fort de presque 2 milliards d’euros d’investissements depuis le début de l’année, un nouveau record qui permet de renouer avec la Moselle des années 1960, un retour à l’Eldorado économique » explique Patrick Weiten. Brassant tour à tour l’exemple des EPCI de Sarreguemines, de Carling, ou d’Illange, mais aussi la récente création d’une ligne de production industrielle à Stellantis de Metz-Borny, le département n’oublie pas le volet plus culturel.

Comme l’attractivité liée à la Foire Internationale de Metz de cette année, du Sentier des Lanternes qui a dépassé les 30 000 visiteurs en quelques jours, ou encore, au sportif, avec le 20e anniversaire du Moselle Open et ses 50 000 spectateurs. Ou la flamme olympique qui passera en Moselle, territoire qui se prépare aux JO 2024. Sans oublier le Tour de France féminin à Amnéville le 15 août prochain. La Moselle se prépare encore « à des retombées humaines, financières et territoriales ».

Mobilité : de la friture sur la ligne

« La mobilité, c’est une obsession pour la population ». L’A31 bis, le train Paris – Sarrebruck – Berlin, la réouverture de ligne entre Metz et Lyon, la volonté de relier Forbach à Luxembourg. « Nos population attendent des trains sur des voies existantes desservant des gares qui ne demandent qu’à être rouvertes » plaide le président. Mais « ni l’Etat, ni la Région ne sont au rendez-vous de la mobilité décarbonée ». En cause : le gouvernement propose des bus et des études, mais toujours pas de trains dans la Moselle-Est. Une ouverture du rail entre Forbach et Luxembourg attirerait aujourd’hui 5000 visiteurs/jour, uniquement sur les travailleurs frontaliers. « Nous sommes prêts à investir dans le train, et pour éviter qu’on nous dise qu’on a le rail mais pas les gares, on prévoit l’avenir : nous sommes en ce moment en train de voir pour racheter la gare de Kuntzig, mise en vente ».

Et la friture continue sur les sujets de la route. Un financement de 30 millions d’euros au Contrats de plan État-Région (CPER) va s’ouvrir pour la VR52. « Mais le compte n’y est pas », s’indigne Patrick Weiten. La route va être transférée au département le 1er janvier. La région payera un tiers, l’Etat un autre tiers, et la Moselle le dernier. « On a appris que la part de l’Etat sera sur le montant hors-taxes, donc on perdra environ 20% du financement ». De son côté, la RN4 sera transférée à la région « et on nous a demandé de payer, avec le 54, 20% du financement. Pour la Moselle cela représentera environ 8 millions d’euros. Pourquoi devrions-nous participer si cela devient régional ? On payera pour le dernier tronçon alors que c’est une route inter-départementale, même inter-régionale ».

De plus, une taxe poids lourd sera mise en place, « de quoi amener les usagers à sortir et prendre les routes départementales ». Sur ces points, Patrick Weiten va entrer en « négociations » fermes.

Sur le rail enfin, « je ne baisse pas les bras, je ne vais pas me soumettre ». La saturation du réseau départemental, et le report des usagers de l’A31 sur les routes augmente le besoin, surtout dans une région, la Moselle-Est qui voit arriver une crise immobilière du fait de l’augmentation des résidents transfrontaliers. « Aujourd’hui il n’y a pas de grand axe Est-Ouest. On me dira qu’il y a l’A4, mais elle ne débouche pas où elle devrait, elle renvoie elle-même sur l’A31 ». Le département cherche à débloquer le dossier frontalier mais aussi le tronçon Sarreguemines – Niederbronn.

Un budget renforcé pour protéger les enfants

Patrick Weiten regrette un « affaiblissement de la décentralisation » : « certaines décisions ou pratiques de l’Etat, relayées par ses services déconcentrés, peuvent s’apparenter à une volonté d’emprise, de contrôle et d’orientation des politiques publiques dont la responsabilité échoit de manière constitutionnelle aux Départements. » C’est notamment pour cela que le département se bat pour conserver la protection de l’enfance et « éloigner le spectre d’une DASS Etat qui se reconstituerait 40 ans plus tard et dont on souvient encore ».

L’occasion pour le président d’annoncer une augmentation du budget dédié au social. En cause : la baisse des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux), la hausse des charges sociales, et toujours plus de mineurs non accompagnés ou d’enfants placés (le seuil des 2000 a été franchi). Les sujets régaliens, liés à la famille ou l’autonomie, doivent rester sous « notre bienveillante et responsable tutelle », rappelant qu’il en a fait son sujet phare au début du mandat. La 3e décision modificative de l’exercice budgétaire augmentera les crédits de 6,2 millions d’euros, avec comme principal mouvement, +3,2M pour l’enfance et +3,4M les personnes âgées.

Le Moselle Open à Amnéville en 2025

Le Moselle Open restera à Metz, si tout va bien, l’an prochain. « Nous ne sommes pas encore prêts à l’accueillir à Amnéville ». Si la rénovation du Galaxie est terminée et peut accueillir des événements sportifs, une volonté affichée du département, l’objectif est fixé à 2025 pour recevoir le tournoi de tennis. En cause : un manquement au niveau de l’environnement économique et d’une salle annexe. Pour le reste, selon Patrick Weiten, tous les astres sont alignés et les quelques critiques, autant sur l’emplacement ou l’accès, ne sont pas réalistes. Le transfert de la gestion au conseil départemental est en cours, « toutes les parties sont d’accord », ce n’est qu’une question de temps.

« Nous pouvons encore suivre la hausse des dépenses, mais… »

Au total, avec divers ajustements et les recettes, cela ne « remet pas en cause notre actuel désendettement de 556 millions d’euros à la fin 2023 ». En fin d’exercice, le budget s’élèvera à 1,21 milliards d’euros. En début d’année, le budget voté était de 991 millions, mais les dépenses du département restent sur une augmentation : inflation, salaires, hausse de l’emprunt ou de la crise énergétique à cause de la guerre en Ukraine. L’orientation budgétaire 2024 poursuivra cette course. « Certains départements ne peuvent plus suivre, nous ce n’est pas encore le cas, mais on ne pourra pas tenir longtemps ».

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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