En visite à Metz, le ministre Philippe Baptiste a signé un nouvel accord-cadre entre l’Etat et la Région pour l’autonomie de ses universités.
Le ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, était à Metz ce jeudi pour une double séquence politique et scientifique. D’abord au siège de la Région Grand Est, où il a participé à un débat en présence des 5 présidents d’université et des 4 recteurs d’académie, avant de signer un accord-cadre engageant l’État sur un nouveau mode de gouvernance de l’enseignement supérieur. « La compétence et l’intelligence doit être au coeur de toutes les politiques publiques », souhaite le ministre, soutenu par Franck Leroy, le président de la région, qui veut sceller un pacte « de confiance » et d’avenir avec l’Etat. « La science libre c’est ce qui unit nos civilisations, c’est notre démocratie. »
Ce texte prévoit un contrat d’objectifs et de moyens renouvelé et pluriannuel, désormais piloté par les recteurs, jugés plus proches des réalités locales. L’ambition affichée : donner plus d’autonomie aux établissements tout en renforçant les liens avec les collectivités territoriales et les besoins spécifiques de chaque territoire. Un changement de méthode que Philippe Baptiste présente comme une réponse aux critiques sur la centralisation du pilotage universitaire mais aussi les différents enjeux que traverse l’université, rappelés par les élus de la région dans l’hémicycle : « la précarité et la santé mentale des étudiants » pour les écologistes, la baisse des subventions et les visas suspendus pour la majorité et le centre, mais aussi des milieux jugés « fascisants » pour une partie de la gauche, ou à l’inverse « islamogauchistes » pour l’extrême-droite.
En amont de cette séquence institutionnelle, le ministre a visité le laboratoire LEM3, installé sur le campus du Technopôle. Ce centre de recherche, reconnu au niveau national, travaille en lien étroit avec plusieurs grands groupes industriels dans de nombreux domaines. Ses équipes mènent des travaux de pointe sur les alliages métalliques, les tissus vivants ou encore la mécanique des matériaux, à la frontière entre recherche fondamentale et application concrète.
Interrogé sur les moyens alloués à la recherche, Philippe Baptiste a assuré que l’État ne se désengageait pas, rappelant que le budget dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche atteignait 27 milliards d’euros en 2025, en légère hausse. Une enveloppe qui, selon lui, témoigne de l’effort maintenu en faveur d’un secteur jugé crucial pour la souveraineté scientifique et industrielle du pays.