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Témoignage – Jeanne Lehair (Metz Triathlon) : « Je ne nage plus, c’est le gros point noir »

Série – Comment les sportifs mosellans s’entraînent pendant le confinement ?
En cette période de confinement, les sportifs mosellans sont contraints de s’adapter pour s’entretenir physiquement. Les problématiques sont presque identiques dans tous les sports : pas d’accès aux structures, report des compétitions, absence de date de reprise… Pour le deuxième épisode de notre série, Jeanne Lehair, championne d’Europe et du Monde 2015 en relais mixte, licenciée à Metz Triathlon, nous raconte son confinement.

Comment vous entraînez-vous à domicile ?

Je ne m’entraîne pas tout à fait normalement. Je ne nage plus, c’est le gros point noir. Je n’ai pas de piscine à disposition et, même si j’en avais une, ce ne serait pas une de 25m donc ce serait quand même différent. Je fais du vélo chez moi, mais je ne vais plus sur les routes. À pied, je reste dans mon périmètre. Ce n’est pas l’idéal, surtout quand je dois faire des séances longues et qu’il y a des allures à faire. En plus, j’habite à Queuleu où ce n’est pas toujours plat, donc c’est compliqué pour les allures. Mais bon, j’arrive à courir donc c’est déjà bien. À la maison, je fais beaucoup plus de renforcement musculaire que d’habitude et j’essaie de me mettre au yoga. Mes journées sont assez chargées, je m’entraine trois fois par jour. Entre ça et les cours… Même si on ne sait pas comment vont se passer les examens, ça reste dans un mois et j’ai aussi des dossiers à finir.

Le confinement, vous le vivez bien ?

Je ne vis pas mal le confinement même si je ne vois personne. Forcément, il y a des moments où c’est plus dur. Je suis souvent au téléphone avec mes parents, mes frères et sœurs, mes amis. Mais j’ai l’habitude parce que je vis déjà seule dans mon appartement. Après, d’habitude je vais un peu à l’école, même si je peux ne pas y aller pour m’entraîner. Disons que jour après jour, ce n’est pas trop dur, mais c’est là qu’on se rend compte que, quand on avait la flemme d’aller faire un tour en ville, là, ça nous manque un peu. Je suis assez casanière, donc ce n’est pas trop une souffrance de rester cloitrée. J’ai un petit jardin, je peux me poser au soleil et j’ai l’impression d’être à la plage (rires).

Épisode 1 > Cheick Bah (A2M) : « La piste me manque beaucoup »

En tant qu’athlète, on suppose que la compétition vous manque ?

C’est la partie un peu moins drôle. Au niveau de la Fédération internationale de triathlon (ITU), ils ont annoncé que ça reprendrait en juillet, mais ça peut être encore décalé. On a reçu un communiqué récemment de la fédération internationale et de la fédération européenne, qui nous précise quelles compétitions sont annulées, reportées ou encore en pourparlers. Je pense que pas mal de compétitions vont être annulées parce que, de toutes manières, on ne pourra pas toutes les faire en l’espace de 3 mois. Rien qu’au niveau national, il y a 5 grands prix maintenus, dont un fin juin. Celui-là, j’aimerais vraiment qu’il ait lieu parce que c’est un de mes préférés, mais je ne suis pas certaine qu’on aura repris. Ensuite, en août-septembre, il y aura 3 grands prix. Je ne vois pas l’intérêt de tous les garder. C’est sûr que c’est chiant parce que le championnat sera différent donc on essaie de tout maintenir. Mais dans tous les cas, cette année sera différente, alors ça ne sert à rien de s’entêter à vouloir faire pour faire. L’autre soucis c’est que, si on reprend les compétitions en juillet, on n’aura pas nagé depuis trois mois, c’est ridicule… On sera sur un pied d’égalité, même si certains ont des piscines ou vivent à l’étranger, dans des pays où les règles sont plus souples. C’est frustrant de ne pas faire de compétition, mais on se dit que tout le monde est dans le même bateau.

Épisode 3 > Lucas Pignatone (CSO Amnéville) : « On se sent un peu emprisonné »
Épisode 4 > David Sainsbury-Garcia (Metz Canonniers) : « C’est une déception de terminer de cette façon »
Épisode 5 > Laura Glauser (Metz Handball) : « Ne pas jouer les derniers matchs avec Metz, un pincement au cœur »

Propos recueillis par Florian Tonizzo

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