Après trois jours d’audience, la Cour d’Assises de la Moselle a reconnu, mercredi 4 juin, Joël Martin coupable du meurtre de Jocelyne Leclaire, sa compagne tuée de six coups de marteau, en février 2022 à Amnéville. L’ex-conjoint de la victime est condamné à 28 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 14 ans.
Depuis lundi 2 juin, Joël Martin, 62 ans, est jugé par la Cour d’Assises de la Moselle. L’homme est accusé d’avoir tué sa compagne, Jocelyne Leclaire, en février 2022 à Amnéville. Le corps de la victime, tuée à coups de marteau, avait été plongé dans l’acide, puis démembré quelques jours plus tard, et jeté le long d’un chemin au sud de la commune de Bousse. Si l’accusé reconnaît le meurtre de sa conjointe, comme il l’a répété ce mercredi après-midi, il a affirmé que « des voix dans sa tête l’auraient poussé à commettre ce geste ». Face aux juges, les psychologues ont dressé, mardi et mercredi matin, le profil psychiatrique et psychologique de l’accusé. Le sexagénaire est décrit comme « un pervers narcissique et paranoïaque, et ne souffrant d’aucune pathologie psychiatrique susceptible de provoquer des hallucinations auditives ».
Si Joël Martin encourt la réclusion criminelle à perpétuité, l’avocat général de la Cour d’Assises de la Moselle a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 15 ans. Une peine « suffisamment longue pour que cet homme à l’image d’un tueur déterminé, méthodique et sans empathie, ne soit pas en l’état de recommencer », selon les mots de l’avocat général. En raison de la gravité des faits et le manque d’empathie de l’accusé envers sa victime, la Cour d’Assises de la Moselle a retenu une peine de 28 ans de réclusion criminelle assortie de 15 années de sûreté à l’encontre de Joël Martin. Si celui-ci n’a manifesté aucune réaction à l’énoncé du verdict, les proches de la victime se disent déçus, comme l’explique leur avocat à notre micro. Joël Martin ne fera pas appel de cette décision.
« Un acte d’une barbarie insoutenable »
Les jurés de la Cour d’Assises de la Moselle ont écouté ce mercredi matin la plaidoirie des parties civiles. Patrick-Alexandre Degehet, avocat des parties civiles, a insisté sur le fait qu’il s’agit « d’un acte d’une barbarie insoutenable. On est sur un meurtre sauvage, d’une violence inouïe, de l’acharnement d’un homme qui prétend aimer cette femme. Cette femme a été détruite méthodiquement, froidement, on ne lui a laissé aucune chance. Il n’a pas supporté l’indépendance de cette femme ». Revenant sur les voix dans sa tête qui l’auraient poussé à commettre cet acte, l’avocat des parties civiles déclare que l’accusé « répond avec assurance. Il a menti et continue à mentir ».
Une enfance cabossée
Dans sa plaidoirie, La Défense a tenté, dans l’après-midi, de faire comprendre aux jurés que son client est un « monsieur tout le monde » et qu’il a eu un parcours de vie difficile. En plus d’une scolarité peu brillante et d’une vie professionnelle peu épanouie, il a été marqué par « une enfance cabossée, avec une mère tyrannique, qui lui a fait comprendre qu’il n’était pas désiré », déclare Antoine Paveau, l’un des avocats de Joël Martin. La Défense a demandé aux jurés de juger leur client sans « indulgence, mais avec du discernement ». Olivier Rondu, l’un des avocats de Joël Martin, poursuit : « Mon client n’est pas Stéphane Krauth, ni Francis Heaulme. La réclusion criminelle à perpétuité doit rester exceptionnelle. Elle doit être réservée à ceux qui ont en eux l’instinct du tueur. » En 25 ans, la Cour d’Assises de la Moselle a prononcé quatre condamnations à la réclusion criminelle à perpétuité.
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