Les élus de Moselle des partis de la majorité présidentielle ont annoncé leur soutien commun à la liste du centre aux Européennes.
« Faire front commun d’un seul bloc pour les Européennes ». Réunis en conférence de presse à Metz ce lundi, les fédérations de Moselle de Renaissance, du MoDem, d’Horizons et du Parti Radical ont annoncé l’union derrière la liste « besoin d’Europe » de Valérie Hayer le 9 juin prochain. « Nous sommes unis car l’enjeu est immense, dit Lise Simon, présidente de Renaissance57. Il y a contexte géopolitique dangereux avec l’Ukraine. Et un contexte de politique intérieur qui donne de la force aux partis extrémistes eurosceptiques. Nous devons prendre nos responsabilités et appeler à l’union tous ceux qui veulent un projet pro européen. »
Et dans ce projet européen, la Moselle est un territoire important selon les différents partis. Tous ont rappelé les mouvements frontaliers importants de ce département, et ce besoin d’Europe pour l’économie, la culture ou les transports. Pour autant, le député RE Ludovic Mendes concède que cette élection « est sans doute très loin de l’esprit des électeurs, et pourtant l’Europe c’est notre quotidien : il faut qu’on puisse conserver nos acquis. La libre circulation, les données mobiles, l’Erasmus, tout ça c’est l’Europe. Et en Moselle, où les populations peuvent aller en Allemagne, au Luxembourg, en Belgique, c’est encore plus important ».
Et le maire Horizons de Montigny-lès-Metz, Jean-Luc Bohl, de compléter : « les gens ont besoin d’une Europe plus proche, plus compréhensible, sociale solidaire et protectrice ».
« Une force centrale et unie »
Pour Pierre Cuny, maire de Thionville et patron d’Horizons en Moselle, le projet européen aura un enjeu capital dans cette élection. Une élection « qui sera historique, 40 ans après les débuts du FN au parlement. Il nous faut plus d’Europe, aussi pour faire front entre le protectionnisme américain et l’expansionnisme chinois. Mais j’appelle à la construction et au projet, non à la guerre contre ces blocs ».
« Le but c’est de faire une force centrale et unie en Moselle, devenir le principal parti dans le département », s’avance même René Leucart, du Parti radical. Une Europe « souveraine pour la Défense, l’agriculture, l’environnement, la santé ou l’immigration ».
Convaincre doublement pour la majorité
Pour l’instant, la liste de la majorité présidentielle n’a pas été donnée, elle le sera sûrement tardivement, fin mai. Des Mosellans dans les noms ? En interne, on nous avait déjà annoncé que ce serait très peu probable. Confirmation avec Ludovic Mendes qui explique ne pas se soucier de ce genre de considération. « Il y a beaucoup de départements, beaucoup de partis, et peu de place à prendre. Mais on ne se bat pas pour savoir si la Moselle sera représentée, le but c’est de suivre une ligne politique et non une personnalité politique ».
Les Européennes « ce ne sont pas des élections nationales », rappellent les élus qui estiment avoir assez de relais pour faire passer les messages mosellans même sans locaux dans la liste. Notamment avec Fabienne Keller, la députée européenne RE sortante, dans le Grand Est. Enfin, pour Ludovic Mendes, l’enjeu sera double : convaincre les Français de voter pour l’Europe, mais aussi « convaincre face à la colère envers les partis de la majorité et le président ». Réponse dans les urnes le 9 juin.
