Cette loi pourrait changer la profession d’infirmier

Ce lundi 10 mars, jusque tard la nuit, à l’Assemblée Nationale, une proposition de loi visant à mieux reconnaître le métier d’infirmier a été adoptée.

Gagner en autonomie, rapidité, et économie… C’est ce que recherche la proposition de loi sur la profession d’infirmier, étudiée ce lundi 10 mars à l’Assemblée Nationale. Menée par les députés Nicole Dubré-Chirat (Renaissance en Maine-et-Loire) et l’ancien ministre de la santé, Frédéric Valletoux (Horizons en Seine-et-Marne), et plus de 80 parlementaires de plusieurs familles politiques qui ont signé ce projet, cinq socles sont définis dans ce projet de loi. Parmi eux, la réalisation de soins, le suivi du parcours de santé, la prévention et la participation à la formation et la recherche. L’objectif : rénover cette profession au périmètre de plus en plus large.

Émanciper le rôle d’infirmier, c’est ce que recherche la nouvelle loi. Et les Français sont d’accord. Selon une étude du cabinet Elabe pour l’Ordre national des infirmiers publiée en octobre, 85% d’entre eux estiment que renforcer le rôle des infirmiers serait utile pour améliorer la prise en charge des patients. De plus, 83% de la population fait confiance aux infirmiers pour exercer de nouvelles missions et jouer un rôle plus important auprès des patients. Cette loi vise aussi à créer une consultation infirmière et donner le droit à certains praticiens de prescrire certains produits. Des mesures qui provoquent une méfiance chez certains médecins.

Une loi qui émancipe les infirmiers

En France, on recense 640 000 infirmiers, et 140 000 sont des libéraux. Un métier qui attire toujours, et notamment les femmes : 85% sont de sexe féminin. Mais cette profession n’est pas « assez considérée, à sa juste valeur ». Toujours, selon la même étude du cabinet Elabe, 86 % des Français estiment que leur fonction n’est pas suffisamment reconnue. Plus de 7 millions de Français sont sans médecin traitant, entraînant une hausse de la fréquentation dans les services des urgences, régulièrement submergés… Un accès aux soins primordial, qui devient une des principales préoccupations des Français, comme le décrit un rapport de la Cour des comptes publié en mai. Début octobre, alors que Michel Barnier était encore Premier Ministre, ce dernier priorisait la lutte contre la désertification médicale. La proposition de loi est relancée.

Pour le patient, ce rôle élargi des infirmiers semble aussi bénéfique. Une expérimentation dans cinq départements permettrait aux patients de consulter directement un infirmier, qui devra ensuite adresser un compte-rendu au médecin traitant. Au lieu de prendre rendez-vous chez un médecin, les nouvelles compétences des infirmiers encouragent une meilleure répartition des tâches entre professionnels de santé, optimisant ainsi l’offre de soins dans les territoires en difficulté. Cette mesure vise à faciliter l’accès aux soins dans les zones rurales ou mal desservies.

Une première étape de passée, mais la loi doit maintenant poursuivre son parcours législatif au Sénat. De plus, reste désormais à savoir si l’expérimentation sera fructueuse. Le corps médical attend de voir la liste des produits qu’ils pourront prescrire à leurs patients. Des infirmiers qui sont aussi toujours dans l’attente d’une revalorisation salariale.

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Mattéo Philipp
Mattéo Philipp
Journaliste Reporter d'images

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