Trois nouveaux dispositifs pour la sécurité des femmes à Metz

La Ville de Metz accentue ses dispositifs d’alerte pour améliorer la sécurité des femmes dans les espaces publics.

« Une sirène à 140 décibels pour faire fuir l’individu avant même la possible agression« . C’est un petit objet qui tient dans la main du maire de Metz et qui fait partie des nouveaux dispositifs pour améliorer la sécurité des femmes dans la rue. Après les places de parking réservées – mis en place après des agressions répétées – la municipalité n’a pas lâché la bride et propose désormais un arsenal d’outils pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles.

Au total, trois nouveaux dispositifs viennent compléter le développement de la vidéo-protection et les patrouilles régulières de la police municipale. « Il n’y a jamais une seule mesure qui est l’arme absolue sur ces sujets, il s’agit donc de répondre à l’ensemble des cas de figure, être complémentaire et dans une certaine progression dans les réponses apportées » explique le maire François Grosdidier en préambule.

Le porte-clé sonore pour alerter efficacement

Déjà utilisée dans certaines grandes villes en France, l’alarme personnelle portative est l’un des outils mis en place par la municipalité messine en ce début d’année. Pour l’heure, 1 500 porte-clés ont été achetés par la ville et seront distribués au coeur de l’espace Suzanne Noël, mais aussi dans les mairies de quartiers, maison des étudiants et aux personnes volontaires ! « 9 fois sur 10, le déclenchement de cette alarme fait fuir l’individu suspect avant un passage à l’acte. Si ce n’est pas le cas, le système d’alerte attire l’attention des personnes à plusieurs mètres à la ronde« . D’autres salves de distributions gratuites seront proposées au cours de l’année.

L’application The Sorority

Créée en 2019, l’application The Sorority est une mise en réseau de femmes et de minorités de genre, sensibilisées au harcèlement de rue, agressions sexistes et sexuelles. Grâce à un système de géolocalisation, les personnes en situation de danger peuvent alerter rapidement les autres utilisateurs à proximité. « Très souvent, l’agression n’a pas encore eu lieu. La personne est suivie ou incommodée. Si elle déclenche l’alerte sur l’application, elle peut être rapidement rejointe par d’autres personnes. L’individu prend donc de la distance », détaille le maire de Metz. Si passage à l’acte il y a, les personnes alertées deviennent des témoins et appellent les forces de l’ordre, elles-mêmes sensibilisées et formées pour traiter ce type de dossier. Depuis peu, Metz a signé une convention pour proposer l’application gratuitement aux utilisatrices.

« Demandez Angela »

« Bonjour, où est Angela » ? Une simple phrase pour certains, un nom de code pour d’autres. Chaque lieu (commerces, services publics, cafés, magasins) intégré au dispositif Demandez Angela, et formé aux bons comportements, appose un macaron sur sa vitrine. Une preuve visible pour permettre aux potentielles victimes de trouver rapidement un lieu de repli en cas de problème. Un outil complémentaire, déjà proposé à Montigny-lès-Metz et par la région Grand Est par exemple.

Mais le maire de Metz veut faire une piqure de rappel : « Alerter oui, mais sans se mettre en danger. Le fait de pouvoir solliciter les personnes aux alentours permet déjà de répondre à 90% des cas, avant même une agression. On ne demande en aucun cas de se substituer aux forces de l’ordre » !

D’autres outils déjà à l’étude

C’est encore en réflexion mais certaines bornes d’accès au centre-ville, déjà équipées d’un système d’interphone, « pourraient être mises en lien avec les forces de l’ordre« , selon Hervé Niel, adjoint en charge de la tranquillité publique. De l’éclairage intelligent qui s’allumerait grâce aux mouvements est également dans les cartons pour sécuriser certaines zones tout en réduisant la facture d’énergie.

« Il reste encore beaucoup de travail. Pour l’heure nous nous sommes appuyés sur ce qui existait déjà, ce qui avait fait ses preuves, ce qui était fiable. Nous nous appuyons aussi énormément sur les acteurs locaux et associatifs pour lutter contre ces violences » détaille Gertrude Ngo Kaldjop, adjointe en charge de l’égalité femmes-hommes.

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Uranie Tosic
Uranie Tosichttps://www.moselle.tv/
Rédactrice en chef de Moselle TV. Présentatrice de Moselle Info.

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