Comme chaque année au Vendredi Saint, un train spécial permet de relier la Sarre à Bouzonville. Les élus en profitent pour militer pour la réouverture de la gare.
C’est une tradition, la grande braderie de Bouzonville a envahi les rues pour le Vendredi saint. Problème : les voies sont prises d’assaut sur un kilomètre à la ronde et les parking sont pleins. Pour y participer, il faut se garer tôt, ou loin. Forcément, la commune de 4000 habitants accueille chaque année des centaines de commerçants et surtout 20 000 visiteurs.
Notamment des frontaliers allemands qui profitent de la réouverture d’une ligne depuis Dillingen (Allemagne) pour l’occasion. Ancien de la gare, Bernard Aubin s’est inquiété dès les premières menaces de fermeture de la gare dans les années 1990. Souhaitant attirer l’attention sur cette gare, il a lancé avec la Deutsche Bahn un train spécial pour cette grande braderie en 1998. Depuis, il a roulé tous les Vendredi Saint (sauf pendant le covid).
Mais la gare de Bouzonville a fermé officiellement en 2018 et n’accueille plus de voyageurs. Depuis 25 ans, l’ancien cheminot Bernard Aubin profite de cette occasion pour demander la création d’une grande ligne entre la Sarre et le Luxembourg via cette gare. Le chemin de fer SarLorLux, un vaste serpent de mer qui obtient un soutien de poids depuis quelques années : le président du département Patrick Weiten souhaite aussi la réouverture de la gare.
Ici, le train pourrait aider les 16 000 frontaliers allemands dans la zone de Sarrebruck, et les 110 000 vers le Luxembourg, un bassin de voyageurs conséquent et qui ne peut pas profiter d’une liaison directe de la Sarre au Luxembourg via Bouzonville et Thionville actuellement, devant passer par Metz au sud, ou Trèves au nord. Ce 17 avril, Patrick Weiten présentera les résultats d’une étude de potentiel, en présence des élus luxembourgeois.
Pour l’instant, le Conseil Régional, seul décisionnaire pour la réouverture de cette gare, n’a pas ce dossier comme priorité. Le ministre des Transports luxembourgeois, qui attend les résultats de cette étude, a déjà annoncé souhaité renforcer les liens avec la Sarre, et ce projet pourrait entrer dans cet objectif. Aujourd’hui, une large majorité des frontaliers préfère utiliser la voiture pour faire les voyages dans les pays de la Grande Région.
