Grâce aux remontées d’eau dans la mine de Metzange, dont le taux de sulfate est récemment redescendu, celle-ci va être captée par et pour Thionville Portes de France, afin de rendre l’agglomération autonome en eau potable.
45 millions d’euros, dont 15 millions financés par l’agence de l’eau Rhin-Meuse : voilà le coût du projet qui va permettre à Thionville Portes de France de devenir autonome en eau. Jusqu’alors, la régie devait s’approvisionner à hauteur d’un million de m3 annuellement auprès du Val de Fensch et du Syndicat des eaux de la région messine pour répondre aux besoins en eau des habitants.
À 6 km de l’usine de traitement des eaux de Thionville se trouve la mine de Metzange, où était exploitée la minette Lorraine. Jusqu’en 2004, l’eau s’y trouvant était utilisée par Thionville pour la consommation des habitants et l’alimentation du ruisseau avoisinant. Mais une réaction chimique, provoquée par l’oxydation des roches, a fait augmenter le taux de sulfates, rendant l’eau impropre à la consommation. Depuis 5 ans, de nouvelles analyses ont montré une nette baisse de ce taux de sulfates, le ramenant en-dessous du seuil de 250 mg/l : seuil nécessaire pour garantir la potabilité.
Les 45 millions d’euros investit sur 10 ans vont permettre de créer les espaces de stockage nécessaires pour cet or bleu, réaliser de nouveaux acheminements et remettre en état ceux existants, et créer une unité de décarbonnatation. L’eau de Metzange étant particulièrement dure, le traitement la rendra plus douce en sortie d’usine. Une amélioration de la qualité de l’eau qui profitera à l’ensemble de la régie de l’eau de Thionville, quelqu’en soit lieu du captage initial. Pour les consommateurs, le prix du m3 d’eau augmentera tous les ans de 5 centimes, représentant en moyenne une hausse de 9 euros sur leur facture annuelle.
Autonomie et revente d’eau à d’autres collectivités
Une fois les travaux terminés, l’agglomération de Thionville pourra augmenter ses ressources en eau, passant de 4 millions de m3 d’eau disponible par an à 6 millions de m3 au moins. Cette autonomie devrait être effective dès fin 2025. Au-delà de l’autosuffisance, ce projet ouvre également la voie à la vente de surplus d’eau à d’autres collectivités, notamment en période de sécheresse.