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Musique : professeur 3.0 à travers les réseaux sociaux

L’Autriche avait Wolfgang Amadeus Mozart, la Moselle a François Amadeo… Ce professeur de musique mosellan dirige l’institut Musical Amadéo François (IMAF) à Knutange et donne également des cours à l’école Les Arpèges, à Guénange. Confiné avec sa fille dans son appartement, juste au-dessus de son école, François Amadeo nous raconte comment il continue d’enseigner à distance.

Comment se passe le confinement quand on est professeur de musique et qu’on ne peut plus enseigner ?

Ça se passe encore assez bien. Je joue, je fais des vidéos, je m’occupe musicalement, donc ça va. Mais c’est vrai qu’il y a un manque. C’est là que tu t’aperçois qu’il y a un manque, celui de ne pas pouvoir donner de cours.

Comment fait-on pour continuer d’enseigner aux élèves et les suivre à distance ?

Les élèves m’envoient des vidéos. J’envoie un texto ou une vidéo pour les corriger. On s’appelle par visio avec WhatsApp. Ça fonctionne bien la plupart du temps. On n’est pas à côté de l’élève pour le corriger donc c’est compliqué. On se téléphone, on discute par texto. On fait le minimum, mais avec ce minimum-là, les élèves peuvent continuer à travailler. Ils me demandent aussi des partitions alors je leur en envoie, pour qu’ils puissent travailler de nouveaux morceaux.

Carrousel, de François Amadeo.

« La musique est un bon moyen pour surmonter cette épreuve. »

Vous publiez régulièrement des vidéos sur les réseaux sociaux en train de jouer d’un instrument. C’est votre façon à vous de continuer à vivre de votre passion ? 

C’est un peu ça, mais c’est aussi pour continuer d’enseigner à mes élèves. Ils peuvent écouter mes mélodies et ça peut leur donner des idées. Je joue mes propres compositions à l’accordéon, que j’avais créées il y a quelque temps. C’est aussi pour les amis, leur faire passer des moments agréables. Quand ils écoutent de la musique, ils ne pensent pas au confinement. La musique est un bon moyen pour surmonter cette épreuve.

Quel est votre instrument préféré ?

 À l’institut, j’enseigne l’accordéon, la guitare, le piano et le clavier synthétiseur. Mais à la base, moi, c’est l’accordéon. Il y a aussi un petit instrument à bouche que j’adore, l’accordina.

Vous avez eu d’autres activités professionnelles complètement différentes. Comment êtes-vous devenu professeur de musique ?

J’ai commencé la musique à l’âge de 9 ans. J’avais un professeur d’accordéon, Livio Grassi. Plus tard, j’ai commencé ma carrière dans les mines de fer à Hayange, Algrange et Mairy-Mainville (Meurthe-et-Moselle). La musique a toujours été mon deuxième emploi. J’ai commencé à enseigner la musique à l’âge de 22 ans, en 1980, en parallèle de mon métier de mineur. J’enseignais dans les écoles de la Vallée de la Fensch, surtout à l’École de Musique de la Vallée de la Fensch, à Florange, mais aussi à Basse-Ham, à Yutz… Ensuite, j’en ai eu un peu marre et je voulais me mettre à mon compte. J’ai passé un diplôme de carreleur et j’ai créé mon entreprise de carrelage-maçonnerie. Au bout de quelques années, en 1995, j’ai arrêté pour être à temps complet dans les écoles de musique. En 2005, j’ai monté mon institut, je voulais travailler à ma façon. J’enseigne par exemple le solfège par informatique, c’est plus sympa pour les jeunes.

A part la musique, vous avez d’autres occupations pendant le confinement ?

J’entretiens la maison, je fais quelques petits bricolages. On fait des choses qu’on laissait un peu de coté auparavant, on en profite pour les faire. Les beaux jours arrivent, alors on va jardiner un peu pour passer le temps. On ne sait pas combien de temps ça va durer. Le jardin va être un espace de liberté pour prendre un peu l’air. Quand on a un petit terrain, on a de la chance.

Si vous deviez conseiller une musique, un album, un disque à quelqu’un, en ce moment, ce serait quoi ?

C’est difficile, il y en a tellement ! Je dirais Beth Hart, une pianiste blues-jazz, ça s’écoute bien. J’incite les gens à se mettre dans un coin, mettre un casque et écouter de la musique. Peu importe laquelle, chacun a ses préférences et il n’y a pas de limite, du moment que ça fait du bien. C’est important de bien se sentir. Nous vivons des moments difficiles, donc s’occuper est très important et je pense que la musique est un excellent moyen de s’occuper.

Selon vous, c’est le bon moment pour les passionnés de musique de commencer ou recommencer à faire de la musique ?

Bien sûr ! Après, le problème, c’est que même si on a fait de la musique il y a longtemps, ce sera compliqué sans professeur à côté pour nous guider. Mais ils peuvent me contacter s’ils sont intéressés, je peux les aider.

D’autres vidéos sur la page Facebook : François Amadeo.

Propos recueillis par Florian Tonizzo.

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