Les agressions de maire sont toujours aussi nombreuses, notamment en Moselle. Pour tenter de résorber le problème, des élus ont reçu un bouton d’alerte.
En 2024, plus de 2 500 faits de violence ou d’incivilité visant des élus ont été recensés en France, selon le dernier rapport du Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calae). Si ce chiffre marque une baisse de 9,3 % par rapport à l’année précédente, le phénomène demeure préoccupant. Derrière les statistiques, des maires continuent d’exercer leur mandat sous tension, parfois dans un climat de peur.
C’est le cas en Moselle, où plusieurs maires ont récemment été ciblés. À Fameck, le maire Michel Liebgott a de nouveau reçu une lettre de menaces de mort. Il s’agit d’un épisode de plus dans une série « qui concerne plutôt la deuxième partie de ma vie politique, et qui au regard de ma longévité n’est pas si conséquent, mais on sent une radicalisation des pratiques depuis peu ». La dernière en date est d’une rare violence, une lettre assortie d’une photo d’une balle de fusil. À Marly, Thierry Hory partage également ce sentiment d’inquiétude, entre insultes, intimidations et menaces physiques.
« Il y a quelques mois, une personne voulait attenter à ma vie. Il a été retrouvé le jour même par la police municipale et a été condamné à une peine avec sursis, ce qui veut dire qu’il est reparti libre », explique l’élu LR.
Des boutons d’alerte pour les maires de Moselle
Face à cette recrudescence des actes malveillants, des solutions concrètes ont été déployées. En Moselle comme dans d’autres départements, la préfecture a équipé certains maires d’un bouton d’alerte permettant d’envoyer simultanément un signal à cinq interlocuteurs désignés. Ce dispositif, couplé à une géolocalisation immédiate, vise à renforcer la réactivité des secours en cas d’agression.
« C’est un outil rassurant, mais ce n’est pas la panacée », confirment les élus qui évoquent par exemple un certain manque de réactivité des personnes alertées. Cela ne change pas non plus le fond du problème : une montée de l’agressivité envers les représentants de l’autorité publique.
Pour mieux protéger les maires, une loi entrée en vigueur en 2024 a alourdi les sanctions. Les auteurs de menaces ou de violences contre un élu risquent désormais jusqu’à 20 ans de prison et 150 000 euros d’amende. En supplément et dans ce même cadre, la préfecture explique à Moselle TV : « Au-delà des dispositifs techniques, un accompagnement humain de proximité est assuré avec des réunions de sensibilisation et de prévention (…) organisées afin de renforcer la sécurité des élus dans l’exercice de leurs fonctions ». Un référent « élus » a aussi été désigné dans chaque commissariat ou brigade de gendarmerie.