Enenvol et la région Grand Est ont présenté le nouveau rassemblement de montgolfière, qui vient remplacer le Grand Est Mondial Air Ballons (GEMAB), sous l’ombre de litiges avec le prédécesseur, Philippe Buron-Pilâtre…
C’est au sein de la petite chapelle de l’Hôtel de la région à Metz qu’a été présenté le programme du nouveau rassemblement de montgolfières : « N’y voyaient pas de rapport entre ciel et terre » déclare avec humour le vice-président de la Région Grand Est, Cédric Gouth, qui se tiendront sur 10 jours à l’aérodrome de Chambley. L’évènement se nommera désormais : « Enenvol : Le Grand Est entre ciel et terre« . En compagnie de Stéphane Bourguignon, dirigeant du groupe ABC et de la société Enenvol, les deux Hommes ont affiché leur volonté commune de faire de cette première édition, un évènement touristique d’exception pour tous les publics.
Entre le 25 juillet et le 3 août, l’aérodrome de Chambley espère accueillir jusqu’à 30 000 à 40 000 personnes chaque jour, notamment lors des pics de fréquentations : « Bien sûr, ça dépend de la météo, et si c’est un week-end ou non« . Alors, pour éviter des annulations de dernière minute par des éléments météorologiques incontrôlables, Stéphane Bourguignon et son équipe proposent des activités nombreuses et variées « des évènements de substitution en fonction de la météo« . L’entrée sur le site est gratuite, à la différence de la majorité des espaces de loisir mis à disposition du public.
Les montgolfières mais pas seulement
Pour la région Grand Est, l’intérêt est de répondre à une demande : « Chambley reste toujours important tout comme Madine, qui sont des sites majeurs de la région« . Pour cet évènement autour du ballon, 190 pilotes se sont déjà inscrits : « notre volonté est de donner un beau spectacle, mais pas de battre des records… En tout cas pas cette année ».
Les amateurs d’aventure pourront aussi explorer deux labyrinthes créés au cœur de champs agricoles ou encore tenter de résoudre les énigmes d’un escape game. Pour les plus jeunes, un chapiteau leur sera spécialement dédié. Le sport avec la mis en avant de l’armée sera également à l’honneur avec des démonstrations de l’armée des chars, des tirs encadrés et des collaborations avec différentes fédérations. Le sport adapté sera lui aussi valorisé.
Aussi, les visiteurs pourront se balader entre les stands de produits artisanaux, découvrir une ferme pédagogique et profiter d’une restauration « variée et de qualité ». Une brocante sera organisée sur deux week-ends, avec un grand vide-grenier et une exposition de véhicules anciens.
Gims, Fiori, soirée années 80…
La musique et le show sont au coeur de l’évènement. Chaque soir, de 17h à 22h30, des artistes locaux se produiront pour animer l’événement. Ensuite, un spectacle aquatique son et lumière de 30 min est organisé. Sur un bassin de 50 mètres, plusieurs jets pouvant monter jusque 30 mètres seront présents. Une animation mettant en scène une montgolfière lumineuse illuminant le ciel nocturne est aussi en cours de réflexion.
Par ailleurs, trois concerts, un par week-end, sont prévus. 10 000 personnes peuvent déjà acheter leur place pour venir voir le rappeur Gims, Patrick Fiori, ou encore des artistes sur le thème des années 80. Les prix sont entre 40 et 45€ : « l’objectif est d’en faire de plus en plus et que ça devienne un vrai festival » confie Stéphane Bourguignon.
« ce sont près de 250 personnes qui seront déployées chaque jour »
L’événement s’appuie sur une logistique bien rodée afin de garantir un accès fluide et sécurisée aux visiteurs. En collaboration avec la gendarmerie et les agriculteurs locaux, plusieurs parkings spacieux seront aménagés, avec 4 à 5 zones de stationnement adaptées en fonction des départements d’origine du public. Un espace dédié aux camping-cars sera également mis en place, permettant aux visiteurs, notamment les touristes venus des Pays-Bas, de Belgique et d’autres pays, de séjourner jusqu’à 10 jours sur place.
Pour assurer le bon déroulement de l’événement, une dizaine de personnes travaillent quotidiennement sur l’organisation, avec l’aide des sociétés d’intérim mobilisant entre 120 et 150 personnes au total. Avec le renfort des équipes de sécurité lors du jour J, « c’est près de 250 personnes qui seront déployées chaque jour ». Des infrastructures de grandes ampleurs puisque 6 km de barrières pour sécuriser les espaces et faciliter la circulation des visiteurs sont prévues.
Quel litige avec le GEMAB et Philippe Buron-Pilâtre ?
Le Groupe ABC investit plusieurs centaines de milliers d’euros dans les matériaux nécessaires à la construction de l’événement et finance les artistes en amont. Sans actionnaire privé, à l’exception d’ABC, le coût total s’élève à plusieurs millions. L’objectif de cette première édition est de générer des bénéfices pour assurer la pérennité de l’événement, prévu pour se tenir une fois par an.
Dans le Grand Est, aucune subvention n’est accordée, l’événement n’étant pas une association. Son financement repose uniquement sur la vente de prestations. Un budget de 600 000 € est alloué au fléchage. Une somme que remet en cause l’avocat de Philippe Buron-Pilâtre, le fondateur du Mondial Air Ballons. Cédric Gouth, vice-président de la Région Grand Est, se dit surpris, mais ne souhaite pas forcément intervenir car cela est d’ordre privé : « Ce sont des choses que l’on faisait déjà avant avec des montants qui étaient encore plus élevés lors du GEMAB. S’il souhaite mener un autre combat, on essayera de voir ce qu’il en est, et on regardera comment les sommes qui ont été versées au précédent organisateur seront identifiées. En-tout-cas, nous sommes confiants ».
L’avocat Étienne Mangeot appelle cela des « subventions déguisées » et ajoute une touche d’humour « les contribuables de la région Grand Est doivent être bien contents » et ajoute « surtout que ce sont 600 000€ qui sont versées à une société commerciale, à Envenvol ». De plus, la loi encadre et oblige à procéder à une mise en concurrence pour la reprise de l’évènement : « La région Grand Est a décidé de ne pas procéder à cela. On est selon moi en pleine illégalité » termine l’avocat.
« Dans le monde entier, il existe des rassemblements de montgolfières, il n’y a pas de parasitisme »
Mais l’ombre de Philippe Buron-Pilâtre plane encore au-dessus des différents acteurs. Il a saisi la justice contre la société Enenvol, pour parasitisme. Pour Stéphane Bourguignon, dirigeant du groupe ABC et de la société Enenvol, il n’y a rien de tout cela : « Dans le monde entier, il existe des rassemblements de montgolfières, il n’y a pas de parasitisme avec son évènement dans le reste du monde. Il n’y a donc pas de raison qu’il y en ait dans celui-ci ». D’après Étienne Mangeot, l’avocat de Philippe Buron-Pilâtre, Stéphane Bourguignon est de « mauvaise fois » car « Le parasitisme ne s’intéresse pas au reste du monde mais à un cet évènement de montgolfière dans un lieu bien précis, à Chambley planet’air, à un moment bien précis de l’année, fin juillet, début août. Tous ces éléments portent à dire que ce sont des caractéristiques du GEMAB.« .
Le dirigeant de la société Envenvol poursuit : « Nous offrons à l’ensemble des visiteurs une activité journalière variée, nous faisons donc un autre évènement avec effectivement des ballons qui se gonflent et qui s’envolent, mais ça, ça existe depuis l’existence des montgolfière au 18ème siècle ». Il évoque le droit et la justice : « Aujourd’hui, la société existante dans le passé n’est plus là, il ne peut donc pas y avoir de concurrence entre une entreprise vivante et une autre qui a disparu ». Selon l’avocat Étienne Mangeot, « C’est une vraie erreur de raisonnement et de loi. Le parasitisme consiste à se placer dans le sillage et de reprendre à son propre compte tous les efforts et les caractéristiques existantes d’un évènement antérieur. Et c’est ce que fait le groupe ABC« .
Pour conclure, Stéphane Bourguignon est déçu pour ses équipes « Ceci leur a fait plus de tort quotidiennement, alors qu’ils font leur maximum pour avoir un bel évènement pendant que certains leurs mets des bâtons dans les roues ». Affaire à suivre.
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