À l’occasion des élections sénatoriales, 2 892 grands électeurs de la Moselle ont été appelés aux urnes, ce dimanche 24 septembre, pour élire les cinq sénateurs qui siégeront au palais du Luxembourg. Jean-Marie Mizzon, Catherine Belrhiti et Christine Herzog sont réélus. Michaël Weber permet à la gauche de garder un siège alors que le docteur Khalife Khalifé a créé la surprise.
Comme tous les trois ans, le Sénat renouvelait ce dimanche près de la moitié de ses membres. Au total, 170 sièges, des 348 sièges qui composent la chambre haute du Parlement, étaient remis en jeu ce dimanche 24 septembre. En Moselle, 5 sièges étaient à pourvoir pour ces Sénatoriales 2023, avec en lice, 13 listes (contre huit en 2017). Ces élections promettaient un renouveau dans le paysage sénatorial mosellan, majoritairement de droite et de centre-droit. Deux emblématiques sénateurs, élus depuis 2001, Jean-Marc Todeschini (PS) et Jean-Louis Masson (non inscrit) proche du RN, ne se représentaient pas.
Mizzon, troisième mandat
Il était le grand favori de ce scrutin et a été réélu haut la main. Jean-Marie Mizzon repart pour un troisième mandat au Palais du Luxembourg. L’ancien maire de Basse-Ham a obtenu 868 voix sur les 2 894 des grands électeurs (collège comprenant les sénateurs, les députés, les conseillers régionaux du département, les conseillers départementaux et les délégués des conseils municipaux) lors de ce suffrage universel indirect. Un véritable plébiscite et un pari gagné puisqu’il avait décidé de partir avec Catherine Belrithi, autre sénatrice sortante. Cette dernière avait pris le relais en cours de mandat de François Grosdidier et ne cachait pas sa joie quelques minutes après la proclamation des résultats. « C’est une réelle satisfaction. C’est une belle victoire collective. Je suis content de ma réélection, mais aussi et presque encore plus pour le Docteur Khalifé Khalifé. »
Le premier adjoint de la Ville de Metz, très ému, est donc élu sénateur pour la première fois de sa carrière. « Un aboutissement de près de 40 ans de vie politique en Moselle », a-t-il expliqué. Il devra désormais choisir avec ces autres fonctions (conseiller départemental et conseiller municipal de Metz) à cause de l’interdiction du cumul des mandat. Son élection coïncide avec la défaite d’Anne Boucher, pour deux petites voix. La représente du parti Horizons est la grande battue avec Jérémy Aldrin de ce scrutin même si elle a parfaitement joué son rôle de facteur X. « Je suis à la fois déçu pour elle, mais fier de sa campagne », a déclaré Pierre Cuny, le maire de Thionville et figure de proue du parti d’Édouard Philippe dans le Département.
Un siège pour le PS et la gauche
Les deux autres sénateurs élus sont Christine Herzog et Michaël Weber. La première conserve son siège, mais cette réélection a une saveur particulière. « J’étais tête de liste cette fois-ci alors que je n’étais que colistière en 2017. Je n’ai pas vécu la même campagne et puis je viens de Sarrebourg. Je ne suis pas aussi connu que certains candidats, mais mon bilan a visiblement parlé en faveur ».
Le second a, lui, gagné son pari après plusieurs mois rocambolesques et une campagne qui est partie dans tous les sens à gauche. « Le contrat est rempli. Il y aura du pluralisme dans l’hémicycle avec quatre représentants mosellans de droite et un de gauche », a martelé Patrick Abate, le maire de Talange et numéro 3 sur la liste. Michaël Weber est le premier sénateur de l’est mosellan depuis André Rausch, maire de Sarreguemines… en 1946 !
Résultats
– La Moselle avec Edouard Philippe (Horizons), conduite par Anne Boucher : 287 voix
Les 2 892 grands électeurs avaient le choix entre 13 listes différentes.
– Au service de la Moselle (Union de la Gauche), conduite par Michaël Weber : 364 voix
– Au service des communes pour défendre la Moselle (RN), conduite par Michel Rambour : 275 voix
– Engagés pour la Moselle (DVD), conduite par Laurent Muller : 142 voix
– La République des territoires, liste républicaine, sociale et écologique (Union de la Gauche), conduite par Philippe Gasparella : 86 voix
– Libres et indépendants, résolument mosellans (DVC), conduite par Salvatore Coscarella : 119 voix
– Libres et indépendants (DIV), conduite par Lucie Laux : 45 voix
– Majorité sénatoriale (LR), conduite par Jean-Marie Mizzon : 868 voix
– Moselle cap Sénat (DVG), conduite par Frédéric Levée : 13 voix
– Moselle Union populaire écologique et sociale (LFI), conduite par Jean-François Secondé : 53 voix
– Prenons le parti de la Moselle ! (DVD), conduite par Christine Herzog : 330 voix
– Une nouvelle énergie pour la Moselle (DVD), conduite par Jérémy Aldrin : 156 voix
– Une valeur sûre et authentique, « la terre » (DIV), conduite par Jean-Marc Breme : 52 voix
Emma Facchetti et Arnaud Demmerlé