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« Se sentir utile et servir », le crédo de Pascal Bolot, préfet de la Moselle

Pendant une heure, le nouveau préfet de la Moselle Pascal Bolot s’est prêté au jeu des questions-réponses face à la presse. L’occasion de lister ses dossiers prioritaires et d’en apprendre plus sur sa carrière.

C’est un accent du Tarn qui résonne dans les locaux du Club de la Presse de Metz. Autour de la table, le nouveau préfet de la Moselle, Pascal Bolot, et les médias locaux. « Alors comment voulez-vous procéder ? Vous me posez des questions et on déroule ? » dira-t-il en préambule, sourire aux lèvres. Le ton est donné pour cet entretien : ambiance détendue et conviviale.

42 ans au service de l’État

Face à la presse, il entame le dialogue avec les grandes lignes de sa longue carrière. D’abord dans l’armée pendant 10 ans jusqu’au grade de Capitaine, il reprend ses études à 29 ans à Sciences Po et l’ENA pour vivre une autre aventure. Un an plus tard, il entre dans la dimension préfectorale : dix-sept années de sous-préfecture, directeur de cabinet, secrétaire général, préfet d’arrondissement en Polynésie Française ou encore la Réunion. « Mon poste le plus atypique était entre 2012-2014 où j’étais préfet en terres antarctiques et australes françaises. J’ai vu des endroits incroyables et méconnus ».

Puis treize années au poste de préfet. « Je suis passé de préfet marin – pendant trois ans dans le Morbihan, à montagnard en Savoie« , dit-il enjoué. Sourires transmis aux journalistes. Une jovialité qui ne l’empêche pas d’être terre-à-terre, lui qui aura connu les terribles incendies à l’Ouest de la France, la fermeture des stations de ski pendant la période Covid, mais aussi les années 2016-2018 où le terrorisme était dans toutes les têtes. « On a connu quelques nuits agitées en effet« . Des questions de sécurité qu’il aura traité au plus haut, au poste de Directeur de la défense et de la sécurité nationale pour le Premier ministre.

« Je suis un homme de terrain, j’aime aller voir. Je veux être utile aux autres et servir« 

Et la Moselle dans tout cela ? « J’y ai passé deux années, il y a neuf ans de cela. À Metz, j’étais en charge de toutes la gestion des policiers, gendarmes et du SDIS pour la zone est de l’époque, soit 16 départements« . Un court passage sur nos terres, autour du volet sécurité qu’il connaît bien. Quelques anecdotes sur son enfance, ses premiers pas au foot au côté de Claude Puel et du rire, encore. Voilà quarante-deux ans de carrière – et de vie – au service de l’État, résumés en huit minutes, montre en main. Efficace !

Un mandat court, tout en restant efficace

Une efficacité qu’il devra appliquer également lors de son mandat, « qui est l’un des plus court » ajoute Pascal Bolot. « Il ne faut pas mettre six mois à faire connaissance avec les élus, ça c’est certain » ! Rires dans l’assemblée. « Vous savez, je suis un homme de terrain, j’aime aller voir. Je veux être utile aux autres et servir« . Logique pour un ancien militaire, reconverti dans une carrière préfectorale.

Relance d’un journaliste. « Quels dossiers vous semblent prioritaires dans ce cas ?« . Réaction rapide mais prudente : « la mobilité avec le projet de l’A31 bis forcément. J’espère m’inscrire dans les pas de Laurent Touvet, mon prédécesseur et qu’on soit bientôt dans une phase d’atterrissage positive« . Puis l’emploi et l’environnement avec l’implantation de nouvelles usines comme Holosolis ou dernièrement CIRC à Saint-Avold. « Je découvre tout cela et vais tout faire pour prendre connaissance rapidement du contexte et quelle est la valeur ajoutée que je peux apporter« .

Et bien sûr, la sécurité qu’il a déjà apprivoisé avec le dispositif déployé lors de la rencontre FC Metz-Reims du 21 mai. Un oeil fixé aussi sur la délinquance et les violences intra-familiales. « La question des stupéfiants est aussi une priorité, déjà pour l’État, mais aussi pour la société« . Et puis s’occuper de l’accueil des gens du voyage avec « ce schéma départemental qui ne fait pas encore l’unanimité. Il va falloir diminuer les crispations que le sujet génère« . Un préfet récemment mosellan, mais déjà bien au fait des difficultés du territoire.

Quand on le lance sur les tensions entre l’ancien préfet et certains élus notamment à Metz, c’est à nouveau l’humour qui prime. « Je ne voudrais pas tarir la source de vos articles (rires). Mais tout se passera bien. Je connaissais déjà François Grosdidier – à l’époque maire de Woippy. On avait fait du bon travail ensemble. J’avais convaincu à l’époque, d’armer les polices, dont la sienne« .

Pas de grosses annonces

Un peu moins d’une heure d’échanges et pas de grosses annonces sur les dossiers en cours. C’était prévisible, « je suis arrivé il y a trois jours » dit-il en soulignant les attentes, peut-être un peu rapide, des médias. « Vous êtes un préfet avec de l’humour, c’est plutôt rare » lance une journaliste en fin d’entretien. Au préfet de répondre « la journée la plus perdue, c’est celle où on n’a pas ri. Avec ce métier, il est nécessaire de savoir prendre de la distance« .

Dire que la Moselle aurait pu passer à côté de Pascal Bolot, pressenti pour Nice au départ. « Il n’y a pas que le soleil là-bas (rires), je suis un préfet chanceux d’avoir été choisi pour la Moselle« .

Uranie Tosic
Uranie Tosichttps://www.moselle.tv/
Rédactrice en chef de Moselle TV. Présentatrice de Moselle Info.

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