Plusieurs grandes villes de France pourrait basculer en 2026 avec les Municipales, mais quels sont les enjeux en Moselle ?
Les municipales 2026 s’approchent. S’il y avait une incertitude puisque le second tour de 2020 en période covid avait eu lieu en juin, le gouvernement a tranché : ce sera bien en mars 2026. La date précise sera communiquée au plus tard 3 mois avant le scrutin, plus probablement cet été. Est-ce qu’on peut s’attendre à des surprises pour ces élections municipales dans les grandes villes de Moselle ?
En 2020, la Moselle avait connu quelques changements à la faveur de la droite. En 2026 on devrait retrouver globalement un département plutôt de ce côté de l’échiquier politique. Certains bastions de gauche devraient eux rester dans les anciennes communes ouvrières entre la Fensch et le Pays-Haut (Rombas, Fameck, Talange, Audun-le-Tiche…). Seules incertitudes notoires en Moselle pour le prochain scrutin : la capacité de la gauche et de la droite républicaine à faire barrage au RN qui a fait de la Moselle sa priorité aux municipales.
À Metz
Metz avait été la seule commune de plus de 100 000 habitants à basculer de gauche à droite, et l’une des deux communes de Moselle à faire ce changement (avec Bouzonville). Pour 2026, la rumeur du RN Laurent Jacobelli face à François Grosdidier tourne depuis plusieurs mois. Mais la ville n’est historiquement pas une terre d’extrême et l’élection pourrait se jouer entre la droite et une alliance des gauches comme en 2020 avec un nom parmi le chef de fil des Verts Jeremy Roques, celle de LFI Charlotte Leduc ou l’ancien maire PS de thionville Bertrand Mertz. Peut-être derrière Xavier Bouvet, dont les rumeurs évoquent un retour à Metz pour 2026, lui qui avait été aux portes de l’élection en 2020.
À Amnéville
L’ancien conseiller messin Grégoire Laloux a d’ailleurs compris que le RN n’avait pas toutes ses chances aux Municipales à Metz, il s’est donc lancé dans la campagne à Amnéville, une ville plus accessible pour l’extreme droite et qui devrait voir également la candidature à sa propre succession d’Eric Munier, candidat de droite et du centre.
À Thionville
Comme à Metz avec Grosdidier, à Thionville, Pierre Cuny devrait sans surprises se représenter, même si ce n’est pas officiel. Face à lui, son opposition, comme Guy Harau pour EELV, ancien candidat aux Européennes par exemple, ou Brigitte Vaïsse du PS. Désormais sous la bannière Horizons, c’est un poids lourd du parti, où il est le délégué départemental.
À Montigny-lès-Metz
Le centriste Jean-Luc Bohl, lui aussi Horizons, a déjà annoncé sa candidature à Montigny pour un 5e mandat. Il sera opposé au RN mais la ville est plutôt réputée pour être fidèle à l’ancien président de l’eurométropole. On devrait aussi retrouver ses élus d’oppositions, eux aussi rassemblés entre communistes et socialistes.
À Forbach
A Forbach, le maire LR Alexandre Cassaro a un profil plutôt rassembleur du centre et de la droite mais il s’est fait battre dans sa circonscription aux législatives par le RN de Kevin Pfeffer, et il était talonné de 6 voix par LFI. Sa réélection serait pour certains une revanche et une performante d’autant qu’il devrait y avoir 4 candidats de tous bords face à lui.
À Cattenom
A Cattenom, le chef de file de l’opposition depuis 2020 Hassan Fadi a officialisé sa candidature à un poste très convoité depuis l’annonce de Bernard Zenner, qui met un terme à plus de 35 ans de mandats locaux. Ce dernier avait été élu de peu en 2020 et son opposant serait un candidat de poids.
À Florange
De l’avis de plusieurs maires ou candidats potentiels « c’est beaucoup trop tôt » pour se lancer. Les élus en place préfèrent continuer leur mandat presque jusqu’au dernier moment pour rester concentré et ne pas se disperser dans la campagne. Et les prétendants se cherchent souvent un leader fort avant de partir au combat. Certains communes font exception cela dit, comme à Florange où plusieurs candidats de la gauche et du centre se sont déjà déclarés et veulent s’unir pour reprendre la mairie au LR Remy Dick, candidat à sa réélection. Se serait aussi le cas de l’ancien maire PS Philippe Tarillon, mais comme dans d’autres communes, il va falloir faire coalition pour ne pas partir en ordre dispersé…
Et dans le reste de la Moselle
Mises à part les communes où les maires ont déjà annoncé ne pas se représenter, comme Lessy, Ottange ou hier Cappel où le maire de 80 ans a claqué la porte, les petites communes devraient connaître une certaine stabilité. Pour nombre d’entre elles, ce sera également la poursuite des projets de la première mandature après un certain renouvellement de la classe politique en 2020 : Pierre Tacconi à Guénange, Armel Chabane à Bouzonville ou encore Olivier Postal à Terville…
Crédit photo : © Jean-Marie DAVID