Le nouveau gouverneur militaire de Metz s’est présenté face aux médias et a détaillé ses priorités pour la zone de défense et de sécurité Est.
Un an après son arrivée, le général Yann Gravêthe a quitté son poste de gouverneur militaire de Metz pour diriger le Musée de l’Armée à Paris. Le général Pierre Meyer a été nommé en remplacement le 19 juin dernier. Il devient également officier général de zone de défense et de sécurité Est, commandant la zone Terre Nord-Est et les forces françaises stationnées en Allemagne. « L’aboutissement d’un parcours qui légitime ces responsabilités ». S’il ne vient pas d’une famille militaire, « mon père était dans la marine marchande et a transmis les valeurs que je porte au sein de l’armée. En quelque sorte, j’ai réalisé son rêve lorsque j’ai intégré Saint-Cyr en 1986 ».
Après quelques semaines de prises de fonction, et déjà des sorties lourdes de symboliques comme lors des commémorations de la Libération en Moselle, Pierre Meyer s’est livré à la traditionnelle conférence de presse de présentation. « C’est une très grande fierté, un honneur, je suis un général comblé autant sur le plan personnel que professionnel », explique-t-il en préambule. La zone qu’il dirige, vaste, représentant la région Grand-Est, Bourgogne-Franche Comté, et parfois les Hauts-de-France, ce sont 52 000 militaires et civils, 31 régiments de l’armée de Terre et globalement 40% de la force opérationnelle terrestre.
« Ma priorité c’est l’humain »
Ce lien, entre les hommes et l’Etat-Major, il souhaite le conserver malgré sa nomination. « Je serai un général de terrain », annonce-t-il en parlant des soldats qui doivent « bien vivre une vocation, ça veut dire aussi être bien nourris, être bien logés… Je dois faire attention à cette responsabilité et faire remonter les problématiques ». En résumé : « je veux et je dois être au plus proche de mes soldats. Ma priorité c’est l’humain ! » Une volonté qui ne l’a pas quitté depuis ses expériences à des postes de ressources humains au sein de l’armée. Pardon, de « richesse humaine », comme il préfère dire.
En sa qualité de gouverneur militaire de Metz, il est aussi à la coordination zonale et la représentation en local des armées « dans le cadre du rayonnement. Mon rôle est d’expliquer aux élus, aux entreprises et surtout aux jeunes ce que font les armées ». Notamment après une année 2023 où le recrutement a été en légère baisse. « En 2024 on retrouve nos standards. C’est un cycle normal de renouvellement de notre armée de terre. On doit continuer à recruter 16 000 jeunes par an ». C’est dans cet objectif que la zone multiplie les actions, comme pendant les jeux olympiques avec les contrats volontaires de découverte, permettant de découvrir pendant quelques mois l’un des 115 métiers de l’armée.
La résilience de la nation
Une autre priorité de son poste, « c’est la résilience de la nation » : « l’armée doit être soutenue, c’est pour cela que nous allons vers la jeunesse, avec des classes de défense, du sport armée jeunesse, des forums étudiants… » Mais aussi des actions avec les acteurs économiques et les collectivités. 131 conventions ont été signées avec les entreprises pour, par exemple, aider au reclassement des conjoints mais aussi des blessés. « C’est important de les soutenir lorsqu’ils ont été marqués dans leur chair pour défendre notre pays ».
D’un point de vue personnel, ce père de famille de 3 enfants, marié, concède avoir toujours voulu « être épanoui et trouver un équilibre familial », ce qu’il a obtenu à Metz avec son épouse. Un secteur qu’il connaît, notamment pour être passé en Lorraine au 3e RHC à Etain au début de sa carrière, qu’il a ensuite commandé en 2009. « Cette ville comble nos goûts, autant en matière d’histoire, de culture, de randonnée, de lecture… Mais aussi les installations sportives avec le FC Metz ou les Dragonnes que je n’hésiterais pas à soutenir ». Enfin, son action passera aussi par l’ « important devoir de mémoire dans cette région ». Après avoir participé aux commémorations à Corny, le général ouvrira les portes du palais durant le week-end des Journées du Patrimoine. Autres temps forts : le salon du livre militaire dans les jardins, le samedi 12 octobre, ou encore le concert solidarité aux blessés et orphelins de l’armée, à l’Arsenal le 16 novembre.