Le Centre Pompidou-Metz présente, en collaboration avec le Barbican Centre de Londres, une grande exposition interdisciplinaire consacrée aux couples de créateurs, tels que Pablo Picasso et Dora Maar, Robert et Sonia Delaunay, Georgia O’Keeffe et Alfred Stieglitz, Charles et Ray Eames…
L’exposition explore le processus créatif généré par les relations amoureuses, passionnées, complexes parfois subversives, qui unissent les artistes avant-gardistes de la première moitié du XXème siècle.
Qu’ils soient officiels, clandestins, exclusifs ou libres, ces couples mythiques formés par des artistes tels que Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp, Man Ray et Lee Miller, Eileen Gray et Jean Badovici, unissent non seulement les peintres, sculpteurs, photographes, architectes, designers, poètes, écrivains, mais aussi des musiciens, danseurs, performeurs et mécènes. Ils constituent à eux seuls des zones fertiles d’échanges, de confrontations et d’influences où fructifient les œuvres, les concepts et les mouvements.
La vie intime et amoureuse des artistes, consubstantielle de la création, transparaît à travers les œuvres destinées à être vues et exposées. Au-delà de cette valeur sentimentale, l’exposition apporte un éclairage essentiel sur l’évolution des moeurs et de la pensée des protagonistes de la modernité et révèle des collaborations méconnues. Des personnalités demeurées dans l’ombre de leur partenaire sont également présentées, dont la dessinatrice Suzanne Malherber, dite Marcel Moore, compagne de la photographe et auteure Lucy Schwob, dite Claude Cahun, ou encore la pianiste Nelly von Moorsel, épouse du peintre, architecte et théoricien Théo van Doesburg.
L’exposition réunit des chefs-d’œuvre, dont plus de cent cinquante proviennent du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, mais aussi de collections internationales prestigieuses. Elle explore la trajectoire artistique de ces binômes intimes pour offrir une relecture transversale de l’histoire de l’art. C’est la notion même de modernité qui est questionnée à travers le prisme de cette cellule organique, protéiforme, créatrice et parfois éphémère qu’a été le couple d’artistes.
Du 28 avril au 20 août 2018
Un reportage signé Marine Schneider et Timothée Girard.