Maurice Vigneron, l’un des derniers Malgré-Nous, est mort

Maurice Vigneron, un des derniers Malgré-nous, est décédé à presque 98 ans.

L’un des derniers Malgré-nous Mosellan est mort. Le compte Facebook Metz en Guerre rapporte la disparition de Maurice Vigneron. Le Mosellan allait avoir 98 ans le 31 mars prochain. Né en 1927 à Vergaville, près de Dieuze, le Mosellan est une figure historique du département. L’homme avait été pris de force par l’armée du 3ème Reich avant de servir pendant 20 ans la France dans de nombreux pays .

Maurice Vigneron est incorporé en 1944 dans le Reichsarbeitsdienst, une organisation de l’appareil du pouvoir national-socialiste du 3ème Reich créé en 1933, puis enrôlé dans la Wehrmacht. En avril 1945, stationné en Allemagne, il déserte avec son ami Edmond Klein pour rejoindre les lignes anglaises. Réfugié auprès des Alliés, il est décoré de la Médaille des Évadés et s’engage dans l’armée française.

Maurice Vigneron évite la mort à plusieurs reprises

Maurice Vigneron allait avoir 98 ans
Maurice Vigneron, au milieu, allait avoir 98 ans

Le Mosellan a toujours souhaité servir son pays. Alors, le soldat rejoint en 1945 le 4ᵉ puis le 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique. Affecté au dépôt des prisonniers de guerre à Metz, il intègre en 1946 le 151ᵉ Régiment d’Infanterie. Volontaire pour l’Indochine, il embarque en janvier 1947. Là-bas, il affronte les troupes Viêt Minh. Maurice Vigneron sera rapatrié en France après être hospitalisé pour dysenterie, une maladie infectieuse de l’intestin causée par un groupe de bactéries appelé Shigella.

Maurice poursuivra quand même sa carrière militaire, en rejoignant successivement les Spahis Algériens et les Goums Marocains. En 1952, il repart en Indochine. Cependant, lors d’un assaut en janvier 1953, il est grièvement blessé à la jambe par un éclat d’obus. Son ordonnance Ahmed lui sauve la vie en lui faisant un garrot et l’extrayant du combat. Soigné en France, il gardera des séquelles de sa blessure. Malgré cela, Maurice continue son service et est affecté en Allemagne, puis en 1958 en Algérie et au Maroc, où il participe à la défense du barrage électrifié de Soukaras contre les insurgés.

C’est en 1964, après 19 ans de service, qu’il quitte l’armée avec au passage 11 décorations, dont la Légion d’Honneur et la Croix de la Valeur Militaire. Une cérémonie religieuse aura lieu le mercredi 12 mars à 10h30 à Lorry-lès-Metz.

(Crédit photo : Facebook Metz en Guerre)

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Mattéo Philipp
Mattéo Philipp
Journaliste Reporter d'images

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