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Inondations : le village de Condé-Northen coupé en deux

Les cumuls de pluie de ces dernières semaines n’ont pas épargné les villages mosellans. Sur le devant de la scène : Condé-Northen, le village de presque 700 habitants est coupé en deux en raison d’une crue de la Nied française, le cours d’eau qui longe le village. Un événement récurrent auquel les condéens ont appris à s’adapter.

« Cela fait un mois qu’il pleut tous les jours », Patrick Pierre, le maire de Condé-Northen, déplore la météo de sa commune. Une des routes principales de son village est coupée en deux. La raison, c’est une crue de la Nied française. Celle-ci se recoupe avec la Nied allemande plus haut. Lors de des épisodes pluvieux comme celui qui touche la Moselle depuis plusieurs semaines, les crues inondent les routes.

Seul chemin pour accéder à l’autre partie de Condé-Northen, une route forestière. Seulement voilà, impossible de se croiser à deux, la chaussée est difficilement carossable. Axel, jeune automobiliste natif de Condé raconte : « le détour par la forêt demande dix minutes de plus. La route n’étant pas large, on doit se ranger sur le bas-côté. C’est tous les ans comme ça et c’est embêtant ».

La mairie a aménagé des espaces de croisements sur le chemin. Pour autant, le bitume n’est pas prévu pour le passage d’autant de véhicules par jour. Alors voiture après voiture, des nids de poule se forment. Face à la récurrence des inondations la municipalité se retrouve face à une impasse.

La vigilance crues pour les cours d’eau mosellans au 20 novembre 2023. Pour consulter la situation des cours d’eau de la Moselle : rendez-vous sur Vigicrues.

Au bord de la rivière, le maire montre un moulin abandonné. Sur les berges immergées, des portants en métal dépassent. « Le propriétaire du moulin avait installé tout un système dans le lit de la rivière pour se servir de l’eau pour ses besoins personnels. Je me bats avec le syndicat des rivières pour augmenter les opérations de curage », explique Patrick Pierre, l’édile de Condé-Northen. Il continue : « sous cette installation, il y a au moins 1m50 de vase. Si nous avions la possibilité de l’enlever, je suis certain que le niveau de l’eau descendrait plus rapidement lors des crues ».

Exemple d’adaptation de l’agriculture dans le pays de Nied, il y a 10 ans.

Ces dernières années, la commune a connu d’importantes inondations. La plus grande en 1983 où la Nied a atteint 3m29. Aujourd’hui, le cours d’eau n’est pas monté aussi haut. Malgré une hauteur de 2m62, les professionnels locaux ont appris à s’adapter. C’est le cas de Jérémy Schrotzenberger, jardinier du domaine de la Grange de Condé. Le paysagiste explique qu’ « ici, on est habitués aux inondations. On a décidé de placer les plantes qui avaient besoin d’eau, au bord de la Nied, et celles qui supportent la sécheresse, plus haut dans le domaine ».

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