Bernard Serin, président du FC Metz, s’est livré sur plusieurs dossiers chauds liés au club avant l’exercice 2024/2025.
Muré dans le silence depuis la relégation du FC Metz en Ligue 2 à l’issue de l’exercice 2023/2024, Bernard Serin s’est finalement livré à la presse ce lundi, abordant divers dossiers importants du club.
Le FC Metz a été relégué en Ligue 2 le 02 juin dernier, vous ne vous êtes pas exprimé depuis, pourquoi ?
La saison s’est terminée avec cette déception du match du 02 juin où nous perdons notre place en Ligue 1 trois minutes avant la fin du match. Il fallait digérer cet évènement et réfléchir à ce que nous avions l’intention de faire. La réflexion a été rapide concernant le départ de Laszlo Bölöni mais la procédure obéit à des règles, des délais, des entretiens qui sont répétés et rien ne pouvait être officialisé avant la fin de cette procédure qui a duré un mois.
Cela ne nous a pas empêchés de travailler en recrutant un nouvel entraîneur mais il fallait avant tout clore la procédure concernant Laszlo Bölöni, ce qui explique mon silence.
Comment s’est acté ce départ ? Sur quel accord ?
Ce départ a mis un mois à être acté, je ne souhaite pas épiloguer. Laszlo Bölöni n’est plus l’entraîneur du FC Metz depuis le 02 juillet et Stéphane le Mignan, que nous avions rencontré au cours du mois de juin, est désormais entraîneur.
Avant d’évoquer l’avenir, revenons un instant sur l’exercice 2023/2024. Le FC Metz l’a terminé en tant que barragiste avant d’être relégué. Quelles sont les raisons de cet échec ?
Les raisons sont compliquées à établir, c’est une somme d’erreurs et de matchs qui ne tournent pas comme ils doivent tourner. Alors que nous avons le maintien à portée de main face à Rennes, face à Strasbourg… non seulement nous sommes rejoints mais nous perdons les matchs. Ce sont 6 points de perdus rien que sur ces deux matchs. Je revois encore les actions sur lesquelles ça s’est passé. On était pas loin mais on pourra également regretter certains matchs à domicile. Il y en a cinq qui ont été perdus d’un but à domicile.
Face à ces problématiques pourquoi ne pas avoir tenté d’opérer un changement drastique comme un changement de coach ?
Vous savez, quand on licencie un entraîneur en cours de saison on a comme choix ceux qui sont chômeurs. Ce n’est pas forcément le moment de choisir quelqu’un pour nous sauver et nous faire rester en Ligue 1. Je ne suis pas partisan de ce genre de choses.
En revanche on a tenté quelque chose en faisant revenir Georges Mikautadze, ce n’est pas gratuit ce genre de choses. Il nous a beaucoup aidé mais pas en janvier et pas en février… mais voilà ce qu’on a tenté.
Avez-vous malgré tout réfléchi à ce licenciement de Laszlo Bölöni ?
Non, je n’y ai pas réfléchi mais à chaque fois qu’on descend en Ligue 2 on me pose cette question. Pourquoi est ce que je n’ai pas licencié Antonetti quatre mois plus tôt ? Pourquoi est ce que je n’ai pas licencié les précédents ? Si vous faites cela en cours de saison vous prenez une décision très lourde de conséquences. Il ne reste comme choix que des entraîneurs débarqués…
Le dernier match de la saison a aussi été marqué par l’annonce du départ de Pierre Dréossi, une heure avant le match le plus important de la saison, un drôle de timing…
C’est parce qu’il a été rendu officiel à Lens. Quoi qu’il en soit il n’est pas sur le terrain, ce ne sont pas les directeurs sportifs mais les entraîneurs qui conduisent l’équipe.
Il avait décidé de nous quitter parce qu’il répondait à une offre de Lens, c’est son choix. Mais cette annonce n’a aucune incidence sur le résultat du match.
Vous saviez qu’il était en contact avec d’autres clubs ?
Je l’ai su assez tard, comme tout le monde. Il me l’a dit le jour où ça a été annoncé. Je lui en veux sans lui en vouloir, il est aussi associé à la descente en raison des recrutements.
Les recrutements que nous avons fait l’an dernier, il l’a dit lui même dans la presse, résultent d’un mercato raté.
Il y avait des ambitions lors de l’arrivée commune de Laszlo Bölöni et Pierre Dréossi, est-ce qu’ils ont pu exploiter pleinement leur potentiel à Metz ?
Je pense que Laszlo Bölöni dans sa première année a su apporter satisfaction, souvenons nous des 25 matchs sans défaite. Concernant Pierre Dréossi et son carnet d’adresse, je pense qu’il a plus la place comme directeur général que comme directeur sportif, c’est d’ailleurs la fonction qu’il est allé prendre à Lens.
Cette collaboration se termine finalement avec un retour à la case départ à savoir en Ligue 2… Est-ce que Pierre Dréossi et Laszlo Bölöni ont eu les joueurs qu’ils souhaitaient ?
Après une montée qui avait suscité l’enthousiasme, souvenez vous du match contre Bastia avec le stade plein et 6 000 personnes place d’armes… Le mercato raté pousse Laszlo Bölöni à opter pour un bloc bas et des transitions rapides sans finisseur… Il y a une lourde responsabilité qui pèse sur le mercato estival et aussi sur le départ tardif de Georges Mikautadze. On se retrouve avec Estupinan et Teteh qui étaient réservistes d’un club de Championship et ça n’a pas été.
Mais place désormais à une nouvelle saison ou nous voulons rétablir un projet de jeu, avec une capacité à produire des attaques placées. Quelque chose que tout le monde attend bien évidement.
Justement ce projet se fera avec Stéphane le Mignan, pourquoi avoir choisi cet entraîneur qui est habitué de la Ligue 2 et du National ?
Il n’a pas eu la chance de faire son métier dans un club de Ligue 1 ou un club comme le nôtre, abonné à la Ligue 1, et dont tout le monde attend une remontée lorsque nous sommes en Ligue 2. En revanche, partout où il est passé il a fait des choses exceptionnelles. Il est allé en finale de Coupe de la Ligue avec Vannes, il est monté avec Concarneau qui est une toute petite ville.
Je pense que c’est un entraîneur qui a 50 ans a toute la maturité et toute l’expérience qu’il faut. Je suis très content de tenter de travailler avec quelqu’un qui propose ce profil.
De plus Stéphane le Mignan a choisi Metz. On a pu entendre que Lorient n’a pas voulu de lui, mais ce n’est pas le cas.
Vous l’aviez déjà sur vos tablettes il y a deux ans ?
On en avait parlé mais il n’était pas libre. On le suit depuis pas mal de saisons en tout cas.
Nous avions cinq entraîneurs sur notre liste et c’est lui que nous avons fini par choisir.
Quels sont les objectifs que vous avez fixé à cet entraîneur ? Une montée dès cette saison ?
Quand Metz est en Ligue 2, je n’ai pas besoin de dire qu’on veut revenir en Ligue 1, tout le monde le dit pour nous. On ne va pas se cacher, on va essayer de la faire. Mais si on ne le fait pas, est-ce que ce sera dramatique ? Non, en tout cas si nous construisons une équipe qui est en progression.
Je sais que nous avons une ossature solide et des joueuses en pleine progression, Sadibou Sané, Papa Diallo… Complétés par des joueurs d’expérience au milieu de terrain ou dans le secteur créatif, nous avons des armes pour bien figurer dans ce championnat.
Parmi ces potentielles recrues, on peut s’attendre à des profils de niveau Ligue 1 ?
Je pense plutôt à des joueurs qui ont le potentiel pour la Ligue 1.
Il y a Jessy Deminguet qui était à Strasbourg en Ligue 1, l’année précédente il était à Caen. Il est encore jeune et a beaucoup d’expérience et nous espérons pouvoir valider sa venue à Metz dans les jours qui viennent.
On parle beaucoup du centre de formation, d’Arthur Atta qui pourrait être un cadre à l’avenir, mais pourquoi avoir laissé filer Guillaume Dietsch ?
Il est sorti du centre de formation, a fait pas mal de saisons en Belgique… Mais chez nous il n’est pas numéro 1, le numéro 1 c’est Oukidja. Il a été sollicité et on l’a laissé partir pour assouvir son propre projet plutôt que d’être second gardien.
Il y a aussi le cas Mikautadze avec beaucoup de rumeurs. Où en est-on ? Est-ce qu’une somme a été fixée ?
Il y a de la concurrence, plusieurs clubs s’intéressent à lui et les choses avancent doucement mais il pourrait y avoir une accélération dans la semaine qui vient.
Il n’y a pas de somme fixée, il y a de la concurrence et c’est très bien.
On parle d’une somme qui sera certainement importante, à quoi va-t-elle servir ? À renforcer l’équipe ?
Je répète ce que j’ai déjà dit. Nous avons un fonctionnement au FC Metz qui est coûteux en termes de formation. Chaque année nous devons vendre pour financer la formation à Metz et la formation à Dakar et puis Seraing.
Ce dispositif fonctionne puisque nous avons des joueurs comme Camara, Mikautadze, mais il faut financer tout celà. Les recettes de stade et les recettes de TV ne suffisent pas et en premier lieu les transferts servent à financer la formation. S’il en reste alors nous réalisons des transferts mais en général il ne reste que quelques millions mais pas de sommes énormes.
La saison passée on a payé Asoro, on a payé Teteh, on a payé Elisor, avant cela Koffi Kouao, Fali Candé… Ce sont des transferts mais pas des transferts gigantesques. Cette année c’est pareil.
Il y a aussi quelques rumeurs concernant un transfert de Matthieu Udol qui serait sollicité…
Quand on a un contrat, on est deux. Il y a Matthieu et il y a le club. Le club souhaite qu’il reste, qu’il soit capitaine et qu’il soit celui qui va nous ramener en Ligue 1. Il le sait et il a repris l’entraînement et tout va bien. Nous n’avons aucune intention de le transférer, il est très important pour nous.
Dernière question, beaucoup d’informations circulent, avez vous l’intention de vendre le FC Metz ? Avez-vous reçu des offres ?
Non, je n’ai pas reçu d’offres. Il n’y a pas de processus en cours. Je répète simplement que j’aurai cette année 74 ans et que j’approche de l’âge auquel Carlo Molinari m’a cédé le club. Mais pour le moment rien n’est en cours.
Une interview réalisée par Mattéo Philipp.
Crédit photo : DR
L’actualité du FC Metz est à suivre sur moselle.tv, en attendant le retour du Graoully Mag’ les lundis et jeudis dans quelques semaines.