Un patient, une infirmière libérale et un médecin à distance : depuis août 2024, l’EHPAD de Creutzwald mise sur la téléconsultation assistée.
« J’aime bien que l’infirmière soit là avec moi. Elle peut poser des questions à ma place et m’expliquer les termes que je ne comprends pas » nous raconte avec enthousiasme Yvette, résidente à l’EHPAD Sans Souci de Creutzwald depuis 2008. En effet à ses côtés, Eve Claiser, infirmière libérale et présidente de l’association CPTS Vallée de la Nied. Toutes deux font face à un ordinateur dans une mallette, entourée d’outils de diagnostic. Il s’agit d’un nouvel outil connecté, permettant d’obtenir un rendez-vous médical rapide dans une zone en pleine désertification médicale.
Téléconsultation en EHPAD, de l’idée à la concrétisation
Tout démarre de la volonté de l’équipe soignante de l’EHPAD Sans Souci de Creutzwald : celle de trouver des solutions concrètes pour les résidents n’ayant plus de médecins traitants. Car sans médecins, impossible d’accueillir plus de personnes dans cet établissement pour atteindre la pleine capacité.
« Au départ, nous avons souhaité travailler avec les médecins locaux, qui malheureusement étant tous surbookés. Même difficulté en ciblant plus largement l’ensemble des médecins généralistes en Moselle. Nous avons donc choisi de passer par une plateforme externalisée avec des médecins du Nord-Est de la France qui dédient des plages spécifiques pour ces téléconsultations » détaille Philippe Houpin, coordonateur en charge du développement à la CPTS Vallée de la Nied.
Il ne restait plus qu’à concrétiser le projet. Chose faite à la fin de l’été 2024 avec la signature d’une convention entre la CPTS Vallée de la Nied et le CHR. Un outil à hauteur de 15 000 euros couplé à un chariot de téléconsultation de 30 000 euros au siège de la CPTS Vallée de la Nied à Porcelette.
Une téléconsultation assistée pour garder le lien humain
L’infirmière libérale devient alors les mains et les yeux du médecin. « On prend les paramètres comme on le ferait en service hospitalier : la tension, la saturation, la température … On prône le lien humain conservé » assure Eve Claiser, infirmière libérale et présidente de la CPTS Vallée de la Nied. Et le patient se sent rassuré … tout comme le médecin généraliste de l’autre côté.
« Cela me permet d’apporter une aide dans ce genre de territoire, et je souhaite diverisifer ma pratique en début de carrière. Je tenais absolument à faire de la téléconsultation mais avec quelqu’un à l’autre bout du fil (infirmier, pharmacien) qui puisse me guider dans la consultation. Je ne conçois pas le dispositif sans« , nous explique Dr Clément Dunoguier, médecin généraliste dans l’Aube.
La mallette est utilisée pour le moment une demi-journée par semaine. Transportable, elle permet un suivi médical également auprès des résidents ne pouvant plus se déplacer.
Pour en apprendre davantage sur la télémédecine, (re)découvrez notre émission S comme Santé du mois de février ici !
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