Arrestation d’une collégienne à Maizières-lès-Metz, budget ou encore baisse démographique… Le recteur de l’académie de Nancy-Metz a répondu à nos questions.
Pierre-François Mourier, recteur de la région académique Grand Est et de l’académie de Nancy-Metz était l’invité du club de la presse pour la première fois depuis sa nomination, ce mardi 4 février. Il est revenu sur de nombreux points de l’actualité, ainsi que sur les perspectives pour la rentrée 2025.
Arrestation d’une collégienne à Maizières-lès-Metz
Mercredi 22 janvier dernier, une élève d’origine burkinabé inscrite au collège de Maizières-lès-Metz a été arrêtée dans l’enceinte de l’établissement avec d’être reconduite à la frontière Belge par les gendarmes. Une quinzaine d’enseignants, de personnels d’éducation et d’élus se sont mobilisés quelques jours après devant le collège. Puis, une manifestation devant la préfecture de Metz a eu lieu.
Après l’arrestation de la jeune fille, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, s’est exprimée dans un courrier adressé aux recteurs de France. « Les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire », au regard de la circulaire du ministre de l’Intérieur d’octobre 2013.
« Ce fait ne doit pas se reproduire. La ministre de l’Éducation nationale a demandé à tous les recteurs de s’assurer que la circulaire soit pleinement respectée. Ce qu’on compte bien faire toutes et tous sur le territoire national », s’exprime Pierre-François Mourier. « Je crois malheureusement que cette affaire aura eu au moins comme effet plutôt positif de remettre l’école au milieu du village ».
Budget de l’État et attentes
Annoncée en fin d’année 2024, la décision de supprimer 4 000 postes de l’Éducation nationale dans le budget 2025 a finalement été annulée par François Bayrou. Une décision « définitive » pour le chef du gouvernement.
Et une « très bonne nouvelle » pour le recteur de l’académie de Nancy-Metz, qui mise beaucoup sur la politique de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale. « Le poids politique de madame Borne est considérable. Il y a une vraie attente de la part de l’ensemble de la communauté éducative, y compris des recteurs, que cette ministre puisse réellement mettre l’agenda de l’Éducation nationale au sommet des préoccupations de l’État. »
Une baisse démographique attendue dans le département : conséquences ?
On le sait, la démographie est en baisse dans la région Grand Est, une diminution plus marquée que dans le reste de la France. Il est prévu une baisse de 4 591 élèves dans le premier degré et de 978 élèves dans le second degré, au sein de l’académie de Nancy-Metz.
Concernant les emplois : « L’Académie de Nancy-Metz va rendre 64 emplois en 2025, dont 30 en Moselle. Mais si on combine cela avec la baisse démographique attendue à la rentrée, on augmente tout de même le taux d’encadrement de nos élèves », relate Pierre-François Mourier.
Malgré cette baisse démographique, le recteur a confirmé la volonté d’ajuster les moyens d’enseignement pour répondre aux priorités éducatives.
Classes Ulis, école inclusive…
Des points d’une grande importance pour le recteur. L’une des grandes priorités de la rentrée 2025 : l’accompagnement de l’école inclusive, et l’ouverture de nouvelles classes Ulis. « Nous voulons également ouvrir des unités d’enseignement visant l’inclusion scolaire des enfants autistes, et évidemment avec une attention très forte à l’école inclusive. Nous allons continuer d’agir pour l’égalité des chances, l’équité territoriale. » Objectif : ouvrir 10 nouvelles classes Ulis dans l’académie pour la rentrée 2025.
Au sujet de l’école inclusive : « On a mis beaucoup de moyens, et aujourd’hui, 10% de nos collègues sont AESH. On voit que même avec ces efforts considérables, on n’arrive pas à suivre l’augmentation des demandes de l’école inclusive. Il faut absolument que l’on travaille là-dessus. »
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