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Winkel et Tarillon : le torchon brûle à Florange

Critiqué par Anthony Winkel pour son absence d’union à gauche, Philippe Tarillon dénonce l’inconstance de son adversaire qui se rapproche de la droite à Florange.

Comme nous l’avions annoncé cette semaine, Anthony Winkel a décidé de se retirer de la tête de liste du Pacte Florangeois pour les municipales 2026. Une « décision personnelle », confie-t-il à Moselle TV dans un entretien. « Nous avons discuté pendant des mois avec Philippe Tarillon, suite à l’alliance montée en février entre Michèle Bey, Seyyd-Mohamed Baka et moi-même. Il avait émis des promesses qui n’engagent que lui, et j’ai décidé de prendre mes distances désormais ». En cause, des tractations en vue d’un accord, tombé à l’eau.

Selon Winkel, l’ancien maire PS (avec qui il a travaillé deux ans) aurait pu être tête de cette liste aux larges couleurs politiques (« de la gauche démocratique à la droite républicaine »). En échange, il acceptait une poignée de membres du Pacte Florangeois, dont la deuxième place. « En 2020, Mme Bey (PS) et M. Baka (REM) n’ont pas fait union, et c’est pour cela que Rémy Dick (LR) a été réélu confortablement », juge-t-il. Une union au soir du premier tour est alors proposée si besoin, mais il refuse : « s’il y avait union à faire avec M. Tarillon, c’était avant le premier tour ». De son côté, Philippe Tarillon dément : « on ne m’a jamais promis la tête de liste, juste une fusion avec 8 membres de chez eux. Comme je n’ai pas accepté de le mettre 3e sur ma liste avec une place d’adjoint en cas d’élection, il a changé de pied en 15 jours… c’est un manque de fiabilité. »

« Capable des pires bassesses »

Avocat au Luxembourg de 35 ans, militant FO et encarté PS, Anthony Winkel avoue désormais que le torchon brûle avec l’ancien maire de la ville. « Je n’ai rien humainement contre lui, par contre politiquement j’ai le sentiment qu’il est capable des pires bassesses », réagit l’ex-tête de liste après un dernier conseil municipal tendu. Une passe d’armes a eu lieu entre les deux conseillers d’opposition, Seyyd-Mohamed Baka et Philippe Tarillon, le premier mettant dos à dos droite et opposition. « Je n’ai pas apprécié, mais je suis resté courtois », précise Tarillon. Winkel considère qu’il en a fait les frais par la suite sur les réseaux sociaux. Il se dit attaqué par « des proches » de l’ancien maire. « Cela s’est répercuté sur des amis qui n’ont rien à voir avec le monde politique, et là je préfère me retirer. Si quelqu’un se sent prêt à reprendre le flambeau du pacte, je le soutiendrai ». Là encore, Tarillon explique n’avoir « aucun contact avec ces gens » et dénonce « une réaction virulente de M. Winkel qui a menacé de porter plainte ».

Anthony Winkel va-t-il continuer la bataille pour 2026 ? « Je préfère cent fois quelqu’un d’honnête comme Rémy Dick qu’une personne qui est capable de mentir pendant des mois à des supposés amis. Je n’ai pas reçu de proposition du maire actuel pour l’instant mais s’il a envie… Je n’ai aucun soucis à travailler avec des personnes qui ont pu voter pour l’extrême gauche ou l’extrême droite ». Selon nos informations, une alliance n’est pour l’instant pas envisagée par le maire actuel. Pour l’ancien maire PS, « Anthony Winkel a tenté depuis le début d’année de me marginaliser, il est déjà revenu vers moi une première fois. On a organisé un vote sur ma liste pour savoir si on voulait de lui. Il y a eu un rejet de ce monsieur, pas que de moi. Mais je le redis : notre adversaire c’est la politique de Rémy Dick, pas lui ». Et de terminer : « il n’est ni de droite ni de gauche, il est pour lui-même, et c’est problématique ». Pour l’instant, il n’y aura pas d’autres listes en mars prochain.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Référent politique / Présentateur

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