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Une carte dévoile la pollution de l’eau en Moselle

Que révèle l’eau de votre robinet ? Une carte dévoile la pollution de l’eau par commune et plusieurs villes de Moselle sont épinglées.

Une nouvelle carte interactive vient mettre en lumière une réalité méconnue : l’eau que nous consommons chez nous peut contenir des polluants chimiques. Le 16 octobre, les ONG Générations Futures et Data For Good ont publié « Dans Mon Eau », un outil qui recense, commune par commune, la présence de substances indésirables dans l’eau potable.

L’objectif de cette initiative est clair : rendre accessibles à tous des données souvent complexes, issues du contrôle sanitaire des agences régionales de santé (ARS). Les utilisateurs peuvent désormais visualiser les concentrations de PFAS (appelés parfois « polluants éternels »), de pesticides et de leurs métabolites, de nitrates, de perchlorates ou d’autres molécules suspectes présentes dans l’eau de leur robinet.

Une inégalité géographique marquée

L’une des révélations fortes de cette carte est l’hétérogénéité du niveau de pollution selon les territoires. Les ONG soulignent que le nord de la France est particulièrement touché par des cas de non-conformité ou des recommandations de non-consommation de l’eau. Dans plus de 29 % des cas relevés, le train de mesures ne respecte pas les seuils légaux à cause des métabolites de pesticides. En particulier, le métabolite nommé chloridazone desphényl est responsable à lui seul de 86 % des situations de non-conformité selon les données à fin août 2025.

Pour notre département, cet outil ouvre la possibilité de vérifier localement la qualité de l’eau. Les communes de Moselle, tant urbaines que rurales, pourront ainsi observer d’éventuelles alertes santé ou non-conformités. On remarque notamment que le sud messin, les communes de Montigny-lès-Metz, Jouy-aux-Arches et Marly, sont concernées par un dépassement d’au moins un polluant (en l’occurence les pesticides ou les PFAS). Rettel et Falck sont aussi en orange. Près de la frontière luxembourgeoise, Montenach est dans le rouge : l’eau est donc déconseillée aux populations dites fragiles comme les femmes enceintes ou personnes atteintes de pathologies lourdes.

Des données “incomplètes”, mais utiles

Les ONG mettent toutefois en garde contre certaines limites : plus de la moitié des unités de distribution d’eau (UDI) ne publient pas toutes les informations. Et si 87 % des UDI déclarent une eau « conforme » selon les normes officielles, ce chiffre ne tient pas compte des métabolites que les autorités sanitaires continuent, pour certaines, de classer comme « non pertinents ».

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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