Les associations UFC-Que Choisir, l’ONG Générations Futures et le laboratoire Eurofins ont dévoilé à travers deux études, la présence élevée d’acide trifluoroacétique (TFA) dans l’eau du robinet de nombreuses communes françaises, dont Metz.
Une étude menée par l’UFC Que Choisir et Générations Futures a analysé la présence des « polluants éternels », ou plutôt PFAS (lkyls perfluorés et polyfluorés), dans l’eau du robinet en France. Ces substances chimiques, utilisées dans de nombreux produits industriels et du quotidien pour leurs propriétés résistantes, sont un véritable casse-tête environnemental : elles ne se dégradent presque pas et s’accumulent dans la nature.
À Metz, un prélèvement a détecté un cocktail de 6 PFAS, dont 230 ng/l d’acide trifluoroacétique (TFA), un résidu de pesticides. Bien que les autorités françaises jugent ces niveaux conformes, l’UFC-Que Choisir estime qu’ils dépassent les normes applicables aux pesticides et demande des contrôles plus rigoureux.
Des données alarmantes, mais rien d’inquiétant
Les PFAS, utilisés depuis les années 1950 dans divers produits, sont extrêmement toxiques et persistants, provoquant des maladies graves. Malgré leur omniprésence et un coût estimé à 100 milliards d’euros par an pour la dépollution en Europe, seulement 3 substances sont pour le moment interdites.
L’étude s’est concentrée sur l’analyse de 33 PFAS dans l’eau du robinet de plusieurs communes françaises. Pour Metz, plusieurs personnes ont participé notamment les messins de l’association UFC-Que Choisir, qui ont transmis des prélèvements d’eau de leur robinet.
Le TFA sera toujours présent dans l’eau, notamment en raison du passé industriel et agricole du département. Néanmoins, il faut le réguler, ce qui est le cas en région messine. Désormais, rendre l’eau quasiment pure relève du rêve. Cela représente un trop lourd investissement pour les usines. De plus, il faudrait que l’entièreté des pays suive cette démarche. Si ce mouvement n’est que local, les entreprises et agriculteurs seraient défavorisés face aux autres : une concurrence déloyale au niveau mondial.
Une réglementation insuffisante ?
En début 2023, une enquête européenne a révélé plus de 17 000 sites contaminés par ces substances à des niveaux inquiétants. Pourtant, les autorités françaises n’ont pas encore l’obligation de surveiller ces polluants dans l’eau potable. Cela changera en 2026, avec une nouvelle réglementation qui imposera des contrôles sur 20 types de PFAS.
L’UFC-Que Choisir appelle à des mesures urgentes : intégrer le TFA aux contrôles officiels, renforcer les normes de qualité de l’eau, interdire les pesticides PFAS et limiter les rejets industriels. Elle appelle également les parlementaires de Moselle à adopter une proposition de loi visant à restreindre l’usage de PFAS et à responsabiliser les industriels pour financer leur dépollution. Les résultats de cette étude seront publiés en février 2025 pour sensibiliser le public et pousser les autorités à renforcer les contrôles.
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