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Raphaël Glucksmann à Metz : « faire barrage au RN, ne pas s’allier à LFI »

Pas encore candidat à la présidentielle, le président de Place Publique, Raphaël Glucksmann était à Metz à l’invitation de Xavier Bouvet.

De passage à Metz dans un tour de France pour débattre de la démocratie, le député européen et co-président de Place Publique a été invité par Xavier Bouvet à s’exprimer sur l’Europe devant plus d’une centaine de personnes à la Salle Braun. C’était pour Raphaël Glucksmann l’occasion de faire aussi une piqûre de rappel pour les élections à venir, notamment les présidentielles en 2026. « Si la France bascule, si elle rejoint le camp d’Orban, Poutine ou Trump, si le RN passe, ce sera la fin de notre démocratie européenne, explique-t-il. Les autres pays ont les yeux rivés sur nous, il faut bien comprendre l’enjeu qui se joue sur notre territoire, c’est une élection existentielle » déclare celui qui pourrait être candidat à ce scrutin, fort de sa troisième place (en coalition avec le PS) aux dernières européennes.

Dans la foule, de nombreuses personnalités locales de la gauche et du centre, comme la cheffe du MoDem local Marjorie Goujon, le député socialiste Belkhir Belhaddad ou encore d’anciens membres du conseil municipal de Dominique Gros. Mais aussi les candidats d’une gauche pour l’instant en recherche d’alliance : Jérémy Roques, candidat écologiste, Bertrand Mertz, candidat du PS ou les représentants du Parti Animaliste. Face à eux, il a aussi défendu le besoin de « soutenir l’Ukraine. Il faut qu’on retrouve cette foi, celle qu’ils ont en la construction européenne » et la nécessité française de retrouver la « passion » dans l’engagement politique, faisant une comparaison avec la base militante nationaliste « engagée avec passion » quand les partis « démocratiques » ne dégagent pas assez de ferveur pour défendre leurs idées.

Des négociations toujours en cours à Metz

De quoi faire aussi le parallèle avec les échéances à venir en local et notamment à Metz. « Dans des grandes villes, il va falloir faire barrage. Certaines villes pourraient basculer même si ce n’est pas le cas à Metz ». Le public gronde et s’inquiète de la montée du RN. Xavier Bouvet, « négociateur » du parti à Metz, présent sur scène à ses côtés, lui, secoue la tête de désapprobation, tout comme Bertrand Mertz dans les spectateurs. Des voix s’élèvent alors dans la salle pour parler de cette fragile union de la gauche messine. Une alliance sans LFI, comme c’est le cas dans les négociations depuis plusieurs mois.

Glucksmann est sans ambages : « partout, tout le temps, nous ferons barrage à l’extrême-droite. Mais il ne faudra pas faire alliance avec LFI, même dans cette perspective de faire barrage. Pour une raison simple : au second tour, la pire candidature possible face à eux serait LFI car elle serait sûre de perdre, peu importe le contexte. Et quand vous voulez mener une résistance démocratique, une chose est certaine vous ne devez pas vous associer à des forces dont les convictions démocratiques sont plus que douteuses. »

Barrage contre le RN, pas d’alliance avec LFI

Deux consignes de vote donc, même s’il confirme qu’à Metz comme dans toutes les villes investies par Place Publique, le reste du « cadre » est « défini localement, et je fais confiance à Xavier pour la suite ». En d’autres termes, il continue les négociations avec les principales forces pour 2026. Et il aura le libre choix, entre rassembler la gauche derrière Place Publique, ou soutenir un autre rassemblement qui avance en coulisses et qui pourrait trouver un dénouement dans les semaines à venir. Xavier Bouvet, revenu en Moselle après avoir effleuré le fauteuil de maire en 2020, lui, ne prendra pas parole pour le moment.

A Metz, les négociations continuent donc, entre toutes les forces de gauche sauf le parti de Manuel Bompard. Raphael Glucksmann lui, même s’il est « trop tôt » pour se déclarer candidat, développe un peu plus son discours aux accents présidentiels. Après avoir pris un bain de foule et remercié les jeunes filles du foyer Mozart, il a continué son voyage mosellan en rejoignant Amnéville pour visiter non pas LFI mais LBI (les Bronzes d’Industrie), fleuron français dans le domaine industriel. Dans les sondages d’opinion, son nom est crédité autour des 11% à la présidentielle.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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