Après l’interpellation d’une élève, le monde éducatif mobilisé

Après l’arrestation d’une collégienne de Paul Verlaine (Maizières-lès-Metz) le 22 janvier, syndicats enseignants et parents d’élèves se sont mobilisés devant la préfecture de Metz.

Une semaine après l’interpellation d’une élève de 3ème dans l’enceinte du collège Paul Verlaine, la colère est toujours vive chez les professeurs venus manifester devant la préfecture ce jeudi 30 janvier. Alors qu’elle et sa famille, sans-papier, étaient sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire), les gendarmes d’Ennery ont procédé à son arrestation à Maizières-lès-Metz. Elle aurait été isolée lors de la récréation, après un appel des forces de l’ordre au collège.

Inquiétude et interrogation

« D’autres élèves sont concernés par des OQTF. Le climat n’est pas serein, il y a des élèves inquiets et choqués. On se demande comment les forces de l’ordre peuvent se donner le droit de dépasser ces règles », s’interroge Magalie Marchand, professeure de technologie dans l’établissement. « Les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire », a rappelé rappelé la ministre Elisabeth Borne mardi dans un courrier adressé aux recteurs, reprenant les termes de la circulaire en vigueur depuis 2013. « Le directeur de la gendarmerie nous a expliqué que les équipes n’étaient pas au courant de cette loi, ce qui nous paraît absurde », indique Agnès Bragard, responsable du SNES-FSU Moselle, présente à la mobilisation. Contacté ce jour, le rectorat nous précise que « cette intervention n’aurait pas dû se dérouler au sein d’un établissement scolaire (…) Le recteur de l’académie Nancy-Metz veillera à ce que cette circulaire soit scrupuleusement appliquée (…) pour assurer la sérénité au sein des établissements scolaires. »

« Elle a été conduite dans le bâtiment de l’administration où les gendarmes ont procédé à son exfiltration. L’élève a été conduite, en compagnie de sa maman et de son petit frère asthmatique, scolarisé à l’école d’Ennery, jusqu’à la frontière belge sans pouvoir emporter le moindre effet personnel. La famille avait fui, suite au dernier coup-d ’état, le Burkina Faso, pays dans lequel le père est emprisonné. Les autorités reprochaient à la mère de l’élève d’avoir déposé une demande de visa à la fois en Belgique et en France », selon le communiqué de la Fédération Syndicale Unitaire de Moselle.

« Cette interpellation, qui a eu lieu sous les yeux des personnels AED et de ses camarades en pleurs, a laissé ces derniers dans un profond désarroi. Toute la communauté éducative du collège est profondément choquée et dénonce avec la plus grande fermeté ces méthodes brutales », peut-on lire sur le site internet de Sud Education Lorraine . Aujourd’hui, les parents d’élèves veulent des réponses, explique Christelle Carron. « On aimerait savoir où est la famille pour leur venir en aide », ajoute la présidente de la FCPE Talange. Une pétition circule d’ailleurs pour demander la régularisation de la famille et la réintégration de l’élève dans son école.

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Coline Lexpert
Coline Lexpert
Journaliste Reporter d'Images. Présentatrice de l'émission Naturellement Moselle.

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