La Mutualité Sociale Agricole a demandé à deux chercheurs de l’université de Lorraine de réaliser une étude d’un an sur la santé mentale des agriculteurs. Les premiers résultats inquiètent.
Avoir une vision précise du mal-être des agriculteurs et délier les langues sur ce sujet encore tabou, c’est l’objectif de cette étude commandée et financée par la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Pendant un an, Abdou Omorou et Florian Manneville, deux chercheurs de l’université de Lorraine et du CHU de Nancy, vont travailler sur le sujet. 500 professionnels feront ainsi partie d’une cohorte, qui sera suivie pendant un an par les chercheurs. Plus de 1 000 agriculteurs du Grand Est ont déjà répondu à un questionnaire, dans lequel ils abordent plusieurs aspects de leur vie, de leur métier et de leur bien-être.
Et les premiers résultats de ces milliers de questionnaires envoyés aux fermes sont déjà révélateurs d’une situation inquiétante. Presque 30% des personnes ayant répondu déclarent avoir eu des pensées suicidaires, qu’elles soient faibles, modérées ou sévères. Pour rappel, un cas de suicide par semaine serait recensé dans le milieu agricole, au niveau national.
Des entretiens individuels avec chacun d’entre eux seront réalisés. Cette fois, les chercheurs poseront des questions plus ouvertes et générales sur le métier. 500 agriculteurs vont aussi être suivis toute l’année, afin d’appréhender l’évolution de leur santé mentale, qu’elle soit positive ou négative. Une cellule d’aide aux personnes en souffrance a déjà été ouverte par la MSA et permet d’aider des centaines d’agriculteurs par an.
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