Le Luxembourg emploie 47% de résidents frontaliers, et plus d’un de ces employés sur deux est originaire de Moselle.
L’emploi salarié recule en Moselle, comme l’a dévoilé l’Urssaf dans son dernier bilan, et le département a perdu près de 2 600 salariés en un an. Dans le même temps, le Luxembourg a aussi dévoilé son état des lieux des actifs occupés au Grand-Duché, rendu par l’Observatoire du développement territorial. Dans le pays champion d’Europe du nombre d’emplois par habitant (499 985 emplois en 2023 et un ratio de 0,76 emploi par habitant), les frontaliers sont toujours plus nombreux.

En effet, en 2023, 47% des emplois pourvus au Luxembourg le sont à des actifs des territoires voisins du pays. La part des frontaliers qui n’était d’ailleurs que de 3% en 1961. Et pour le marché du travail luxembourgeois, c’est le nord de l’ancienne Lorraine qui est le plus grand pourvoyeurs d’actifs avec plus de la moitié des actifs qui y résident (soit plus de 114 000 employés, équivalent à 52% des employés frontaliers), contre 23,7% en Wallonie, 18,5% en Rhénanie-Palatinat et 5,2% en Sarre. Le Luxembourg capte un bassin de travailleurs qui s’étend en Moselle jusqu’aux communautés de communes du Sud Messin, du Pays de Pange et du Pays Boulageois. Mais la CA Porte de France-Thionville est le principal pourvoyeur du pays avec 18 000 actifs, devant la CA de Longwy (14 891) et la CA du Val de Fensch (11 801).
Dans le détail, ces frontaliers travaillant au Luxembourg sont employés majoritairement dans la capitale et dans les zones frontalières directes, sans surprises. Esch-sur-Alzette, Differdange ou Pétange à la frontière de la Lorraine-Nord, Grevenmacher, Mertert ou Echternach près de l’Allemagne, ou encore le nord du pays autour de Troisvierges pour les frontaliers belges. La commune de Winseler, à la frontière belge, est elle la plus attractive pour les frontaliers qui occupent plus de 7 emplois sur 10.

Une différence de kilomètres…
Si les résidents luxembourgeois font des trajets plutôt courts pour se rendre à leurs lieu de travail, ce n’est pas le cas des frontaliers. En effet, la moyenne des résidents du pays est de 16,7 km, contre 44,7 km de moyenne pour les frontaliers français, et encore plus pour les autres pays : 48 km pour les Allemands et 53,9 km pour les Belges.