De passage à Saint-Symphorien, Vincent Thill s’est confié sans filtre sur sa précocité, son parcours chaotique à travers l’Europe et l’avenir qu’il espère encore écrire, à seulement 25 ans.
À tout juste 25 ans, Vincent Thill est loin d’avoir dit son dernier mot. Mais lorsqu’il se retourne sur son histoire, le luxembourgeois, formé au FC Metz et dont on avait très vite collé l’étiquette de prodige, voit surtout un adolescent de 16 ans happé trop tôt par une surexposition qu’il dit n’avoir “tellement pas aimée”. Premier joueur né dans les années 2000 à fouler les pelouses de Ligue 1, il reconnaît que ce statut lui a “desservi”. Le plaisir simple de jouer s’est rapidement heurté aux attentes médiatiques, familiales et sportives : “Il n’y avait que des attentes. on me demandait de rentrer en Ligue 1 et de mettre un triplé, ça enlève le plaisir et moi, j’ai besoin de plaisir.”
Réservé, timide, mal à l’aise face au buzz, il estime ne pas avoir été suffisamment accompagné : “Tout le monde était dépassé.” Cette pression précoce laisse la place à un parcours éclaté – France, Portugal, Ukraine, Suède, Azerbaïdjan – qu’il assume aujourd’hui sans amertume, mais avec peu de souvenirs réellement heureux en club. Sa lumière, il la trouve ailleurs : “Jusqu’à présent, c’est la sélection.” (57 sélections).
Sans club depuis octobre, le gaucher vit une parenthèse qu’il traverse sereinement, entre rééducation au Luxembourg et vie de famille. La suite ? Retrouver “un bon club”, pas forcément huppé, mais capable de lui offrir du temps, du jeu et du plaisir : “Je ne peux pas avoir trop d’exigences. Après deux ans sans jouer, je veux juste un club qui me lance.”
Compétiteur dans l’âme, discret dans la vie, il se voit encore rebondir et, pourquoi pas, viser un retour fort : “Je me bats pour y arriver.” Le talent est intact, l’envie aussi. La seconde carrière de Vincent Thill, peut-être, ne fait que commencer.
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