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Cattenom : l’ASN dénonce quelques lacunes dans la radioprotection

L’Autorité de Sûreté Nucléaire a fait le bilan de ses activités 2023 ce vendredi pour sa division du Grand-Est. 180 inspections ont été menées dans la région.

En 2023, l’inspection régionale du Grand-Est a mené 180 inspections, dont 63 dans les centrales nucléaires du parc actuel, dont celle de Cattenom en Moselle. Soit 10% des 1800 inspections menées dans tout le pays l’année dernière. Dans le Grand-Est, l’ASN a noté un total de 17 événements de niveau 1 à 2, que ce soit au niveau des centrales ou du nucléaire de proximité (industriel, médical ou recherche).

La centrale de Cattenom a quant à elle était évaluée dans la moyenne du parc actuel. « L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Cattenom rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement mais est jugée en retrait en matière de radioprotection« , explique Camille Perier, cheffe de la division de Strasbourg. « Il y a eu certes une bonne prise de conscience sur certains points mais des faiblesses demeurent ».

Des lacunes dans la radioprotection

Dans une année particulière constituée de plusieurs arrêts longs sur les réacteurs, Cattenom a encore quelques lacunes soulevées par l’autorité. C’est le cas de la prévention du risque incendie, mais surtout de la radioprotection. « L’ASN considère le site en retrait, notamment concernant la maîtrise de la contamination et des tirs radiographiques. Néanmoins, des améliorations ont été notées, ce qui démontre une bonne prise de conscience par le site de ses fragilités. 2023 a été marquée par un évènement significatif de niveau 2 relatif à la contamination d’un agent. » Cet agent avait été contaminé à la joue par une fuite dans un site réputé propre après les tests. Au total, 50 événements significatifs ont été recensés à Cattenom en 2023 mais seulement trois de niveau 1. « Pour ce genre de problèmes, c’est ce qu’on appelle un problème de ‘culture’ interne au site. Il faut passer par de la sensibilisation des employés au sujet de l’exposition aux radiations », précise Mathieu Riquart, chef de la division de Châlons-en-Champagne.

Quant à la protection de l’environnement, « si le site a progressé en 2023 avec notamment une diminution du nombre d’événements, des faiblesses demeurent sur la thématique du confinement des pollutions liquides. » Au total, l’ASN a mené 1790 inspections à l’échelle nationale en 2023, avec près de 1100 événements dans les installations, dont 2 de niveau 2 et 86 de niveau 1.

Dans le reste du bilan, l’ASN dénote aussi une situation très diverse en fonction des endroits dans le domaine de la médecine ou de l’industrie. La faute à un changement dans le mode de travail à cause d’une baisse des moyens humains ou financiers, ou encore l’évolution de certains actes conduisant à une mauvaise concertation entre les acteurs ou des prestations moins maîtrisées. « Le tout amène à une certaine baisse des responsabilités ».

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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