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Bernard Serin : « C’est un choix stratégique, économique que j’assume »

Le président du FC Metz, Bernard Serin, s’est exprimé auprès de la presse alors que le départ de Georges Mikautadze vers l’Ajax Amsterdam et de Youssef Maziz vers Louvain viennent d’être officialisés. Retour sur cette interview.

Le FC Metz vient d’officialiser la vente de Georges Mikautadze, la troisième vente la plus importante de l’histoire du club, à l’Ajax Amsterdam. Que représente ce transfert pour vous ? C’est un transfert qui semblait inéluctable comme vous l’aviez annoncé dès la victoire face à Bastia, synonyme de montée en Ligue 1…
Premièrement, je voudrais dire que le départ d’un garçon comme Georges Mikautadze, qui fait partie de la famille grenat depuis 6 ans, c’est évidemment la tristesse qui prédomine.
Quand un enfant du club quitte la famille, c’est de la tristesse. Mais c’est aussi de la fierté pour moi, pour tous les éducateurs, les formateurs, les entraîneurs qui ont aidé Georges à devenir le joueur qu’il est et qu’il a montré notamment durant la dernière saison en devenant meilleur joueur de Ligue 2 et meilleur butteur avec 23 réalisations et 8 passes décisives. De la tristesse et de la fierté donc.

L’aspect financier a-t-il primé sur le sportif ?
Effectivement, c’est aussi une nécessité économique pour notre club. Je l’avais dit après Bastia, notre club dépense beaucoup dans la formation et c’est un choix stratégique, économique que j’assume. On a un centre de formation à Metz qui est l’un des meilleurs de France en terme de structures, d’encadrement. On a aussi le centre de formation de Dakar et la post-formation qui se réalise à Seraing. L’ensemble coûte 10 millions d’euros par an et à part le Paris Saint-Germain je ne vois pas quel autre club français dépense autant dans la formation.
Il nous faut évidement compléter toutes les recettes marketing, de stade, par des recettes de transfert. Des plus-values entre ce que nous achetons et ce que nous vendons comme joueurs. L’équilibre se situe autour d’une vingtaine de millions d’euros et il faut chaque année faire cet exercice. J’ai pendant des années compensé personnellement le manque de recettes de transfert et on a depuis quelques années avec Ismaïla Sarr, Pape Matar Sarr, Boubacar Traoré, des recettes importantes. Il faut s’attendre à ce que chaque année on ait besoin de ça, comme tout le football français d’ailleurs puisque aucun club depuis 10 à 15 ans n’a un compte d’exploitation positif avant le résultat de transferts. Le football français est un football formateur qui alimente certains championnats périphériques par leurs meilleurs talents, notamment le championnat anglais même si ici avec l’Ajax il s’agit d’une exception.

J’ai pendant des années compensé personnellement le manque de recettes de transfert

Bernard Serin

L’offre de l’Ajax Amsterdam est-elle la meilleure offre reçue ?
Oui, bien sûr. À un moment nous avons eu une discussion sur une possibilité de transfert avec un prêt pendant un an à Metz et le club avec lequel nous discutions s’est retiré.

S’agit-il du Stade Rennais ?
Le Stade Rennais faisait partie des clubs intéressés par Georges, comme l’Olympique Lyonnais et d’autres italiens et anglais.
La fin des négociations s’est discutée avec des clubs qui voulaient Georges pour leur saison 2023/2024. C’est donc l’Ajax qui a offert les meilleures conditions, à la fois pour Georges, dans ses conditions salariales, comme pour les conditions de transfert.

On parle de 16 millions d’euros et 3 millions de bonus, est-ce qu’il y a également un pourcentage à la revente ?
Oui ! 10%. Dans l’ensemble c’est la troisième opération de l’histoire du club après Pape Matar Sarr et Ismaïla Sarr.

Le timing interroge tout de même à trois jours de la fin du mercato, est-ce que vous comprenez l’inquiétude grandissante des supporters ?
Oui, je comprends tout à fait et je leur dis qu’il faut qu’ils partagent avec moi la tristesse de voir Georges nous quitter, la fierté d’avoir un club capable de former des joueurs qui intéressent des entités prestigieuses, la nécessité financière et la nécessité de recruter dans le domaine offensif désormais pour pouvoir renforcer l’équipe.

Souhaitez-vous recruter au moins un attaquant supplémentaire avant la fin du mercato ?
Oui. Un, peut être deux. Nous y travaillons et il nous reste deux jours et demi pour finaliser et nous sommes en discussion sur plusieurs dossiers.

il nous reste deux jours et demi pour finaliser et nous sommes en discussion sur plusieurs dossiers.

Bernard Serin

Vous préconisez plutôt un prêt ou un achat sec ?
Tout est possible dans cette période un peu nerveuse de fin de mercato. C’est le cas dans tous les clubs dans le sens des arrivées et des départs. C’est une période très intense.

On parle souvent d’un défenseur supplémentaire, est-ce que vous espérez recruter également dans ce domaine ?
Oui, vous avez raison. On doit trouver un défenseur central supplémentaire pour se préparer à la CAN. Je peux déjà vous dire que Fali Candé disputera la CAN puisque la Guinée-Bissao est qualifiée et que par ailleurs Ablie Jallow la disputera aussi puisque la Gambie est également qualifiée.
Parmi les recrues qui pourraient nous rejoindre, nous sommes attentifs au sujet CAN.

On évoque l’arrivée potentielle depuis le Sporting Club de Bastia de Van den Kerkhof, pouvez-vous confirmer ?
C’est un joueur qu’on suit depuis qu’il est à Bastia et que l’on aurait dû malheureusement suivre quand il était à Dudelange avant qu’il parte. C’est un joueur très intéressant qui a des qualités offensives et des qualités défensives, de la taille… Il a tout pour occuper un couloir droit et pour l’entraineur c’est un profil très intéressant.

Van den Kerkhof est un joueur qu’on suit depuis qu’il est à Bastia

Bernard Serin

On comprend bien que c’est un joueur qui pourrait rejoindre le FC Metz mais qui n’est pas le défenseur central que souhaite Laszlo Boloni.
Non. Je ne vais pas dire qu’il ne peut pas jouer défenseur central, il mesure 1m91. Mais ce n’est pas le défenseur central. C’est un autre profil.
Nous avons aussi une autre solution qui est de faire reculer N’Doram en défense central. Il a été formé à ce poste à Monaco. Mais on souhaite prendre un autre défenseur central de métier.

À deux jours de la fin du mercato, êtes vous confiant pour renforcer l’équipe afin de la rendre compétitive en Ligue 1 ?
Oui, je suis confiant. Ce sont des dossiers sur lesquels on travaille et j’espère qu’on va aboutir sur les meilleurs d’entre eux pour renforcer au maximum notre effectif.

Vous avez parlé de Kévin N’Doram, il passe ce soir devant la commission de discipline. Il sera défendu par Hélène Schrub. Qu’en pensez vous ?
Je crois qu’il est bon de rappeler que Kévin N’Doram n’est pas homophobe. Ensuite, nous sommes un club qui a déployé énormément de moyens et d’efforts la saison dernière pour la lutte contre l’homophobie. C’est une affaire malheureuse. Quand un joueur vient de passer 45 minutes sur le terrain, a donné tout ce qu’il pouvait et qu’il est interviewé directement derrière, on peut comprendre qu’il peut y avoir un mot malheureux qui ne justifie en rien d’un comportement homophobe. C’est un mot utilisé maladroitement.

Toujours concernant le mercato, dans le sens des départs on pense à Waren Tchimbembé ou Vagner Dias, est ce que vous allez trouver une porte de sortie pour eux ?
On essaie en tout cas. On ne voit pas quelles sont leurs perspectives dans notre effectif. Il y a des championnats dont la date de clôture est un peu plus tardive et nous allons continuer à travailler. Notamment la Belgique.

Après trois journées, le FC Metz est 12ème et a récolté 4 points sur 9 possibles. Que pensez vous de ce bilan ?
Le championnat est difficile, les équipes sont fortes et bien organisées. Dans un championnat où on se déplace à Rennes avant de recevoir Marseille, ce bilan est tout à fait positif. Je suis satisfait. Il y a la réception de Reims qui nous attend dimanche et il faudrait que ce résultat soit également positif. C’est nécessaire à domicile. On est dans une épreuve difficile qui va durer jusqu’en mai pour se maintenir. On est plus dans le championnat de France des années 80/90 où nous pouvions avoir une suppériorité. Aujourd’hui tous les matchs sont compliqués et le niveau du championnat de France est incroyable, j’en suis épaté.

Une interview réalisée par Arnaud Demmerlé, avec les moyens techniques de D!rect FM.

Retrouvez l’actualité du FC Metz et des débats autour de cette interview ce jeudi à 18h30 dans Graoully Mag sur Moselle TV !

Matthieu Henkinet
Matthieu Henkinethttps://www.moselle.tv
Chargé de communication de Moselle TV Présentateur de l'émission Dragonnes Mag

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