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Un militant de Metz exclu du parti, « il tractait pour un autre » selon LFI

L’affaire bruisse en coulisses à Metz depuis plusieurs semaines. Le militant Denis Maciazek dénonce un « manque de démocratie », une procédure dans les règles pour LFI.

On lui a prêté une potentielle liste municipale en 2020 avec LFI mais c’était aux législatives sur Metz-3 en 2017 qu’il avait connu son plus grand succès électoral. Ancien juriste connu pour sa pugnacité, l’ancien communiste a rejoint Mélenchon « depuis le tout début ». Denis Maciazek, militant associatif, ne décolère pas depuis plusieurs semaines. En cause : son éviction de la section locale « Les Graoully Insoumis » à Metz le 1er octobre. L’affaire est rendue publique mi-octobre par son « groupe d’action », le nom des sections locales du parti dans les villes de France. L’animateur y est poussé vers la sortie dans « des méthodes indignes pour se débarrasser » de lui, selon le porte-parole qui lui succède. Et de citer comme « complices » les têtes de liste LFI aux municipales en 2026.

Les deux accusés ne veulent pas s’étendre, considérant qu’il n’y a pas « d’affaire » et constatant une procédure tout ce qu’il y a de plus classique et dans les règles : une exclusion décidée par le comité du respect des principes au national sur la base que Denis Maciazek a « fait campagne pour une autre liste » après le vote à « l’unanimité moins sa voix » de la stratégie municipale de LFI. Sur des photos, visibles effectivement sur la page facebook de la liste de Jérémy Roques, on le voit sur un marché en train de tracter pour le candidat de gauche déclaré, quelques semaines après l’officialisation de la candidature. « A partir du moment où on milite pour une autre liste, on ne peut pas considérer qu’on est encore avec la notre », glisse le duo Leduc-Secondé, qui ne commentera pas plus une action que certains ont qualifié en coulisses de « boule puante » à l’approche des élections. « Factuellement, il n’y a rien de problématique », ajoute l’ancienne députée LFI. Le débat est clos de ce côté.

« A Metz, il n’y a aucune autre liste de gauche que LFI »

Rencontré à Metz, Denis Maciazek détaille, un dossier complet sous le bras, ce qui, selon lui, a conduit le parti messin à l’éjecter. « Entre 2016 et 2022, le mouvement était horizontal, puis il est devenu très vertical. En 2024, j’interpelle Manuel Bompard à Metz sur ce fonctionnement interne qui n’est pas satisfaisant. Il n’entend pas ce que je dit, je lui fait alors une lettre à laquelle il ne m’a jamais répondu ». Un peu plus tard, il sera aussi cité dans le livre-enquête « La Meute ». Selon lui, il était devenu indésirable. Sur le motif affiché de son exclusion : « j’affirme et je confirme qu’il n’y a actuellement aucune autre liste de gauche à Metz que LFI. Toutes les autres listes sont en tractation, je ne peux donc pas soutenir une liste qui n’existe pas encore ». Quant à sa participation à des réunions avec les écologistes, « y participer n’est pas militer ».

Son prédécesseur dans le groupe local – qui est considéré par d’autres LFIstes de Metz comme « minoritaire » parmi la dizaine de petits groupes plus ou moins actifs – confirme : « c’est un problème de méthode « . Pour Philippe Santoro (désormais candidat aux municipales à Fameck sur une liste sans étiquette mené par l’ancien MoDem Samuel Zonato, ndlr) : « on aurait pu le suspendre temporairement pour les élections, lui interdire de militer ou représenter LFI le temps des municipales, mais pas l’écarter ». De son côté, l’exclu confirme être toujours un militant de la gauche radicale. « Le but de LFI a toujours été de fédérer, même avec des gens avec qui on n’est pas d’accord », termine-t-il, confirmant qu’il ne rejoindra aucune autre liste qu’une très hypothétique union des gauches pour 2026.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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