TeMo repense son réseau pour 2025 avec un schéma en étoile, optimisant la mobilité autour des pôles multimodaux du territoire.
Anciennement SMiTu, le réseau de transport du nord-mosellan TeMo s’apprête à évoluer pour 2025, pas que au niveau de son nom. Une refonte de son organisation est engagée avec une rationalisation et une uniformisation de son service. Fini Citézen, Citéline et consorts, désormais place à TeMo’B pour les bus, TeMo’V pour la mobilité douce et, à terme, TeMo’lux pour les liaisons transfrontalières.
Un réseau en étoile
Initialement pensé autour du bus à haut niveau de service (BHNS) de Thionville, le réseau adopte désormais un schéma en étoile. Objectif : connecter l’ensemble du territoire à plusieurs pôles forts comme Bel Air, le Linkling ou les gares du territoire, qui accueillent depuis le 1er janvier la CCCE et la CCPHVA. « Je prends l’exemple de cette infirmière qui travaille à Bel Air et vit à Fameck. Elle doit faire deux correspondances et 2h de route en bus, au lieu de 15 minutes en voiture. C’est un problème de conception de notre réseau », estime le président Rémy Dick. Et le BHNS « a une bonne conception, mais à l’époque où il a été réfléchi », c’est à dire il y a plus de 15 ans. Exit donc la notion de transport interurbain, moins demandé par les usagers. Les concertations et les audits sont, selon TeMo, unanimes : il faut une mobilité de type « mass transit », avec une réorganisation autour des gares : Thionville en tête, mais aussi Uckange et Hettange Grande. « Le précédent projet Citézen à 300 M€ n’a plus de sens, on a remis les prix au ratio cohérent, et ce sera 170 M€ dont 70 M€ pour les ponts ». Le projet n’a pas de « date précise, aujourd’hui on a fait en sorte que dès que les politiques publiques se tapent dans la main, on peut lancer les travaux ».
Pour cela, le réseau s’inscrit pleinement dans le SERM Grand Est, le projet de mobilité (Services express régionaux métropolitains) en partenariat avec le Luxembourg qui vise à améliorer les liaisons ferroviaires et routières entre la Lorraine et le Grand-Duché en proposant une offre multimodale complète : vélo, rail, route, P+R et fluvial. Si TeMo avait un budget dans le rouge ces dernières années, la santé financière va « un peu mieux » concède le président. « D’un résultat de 3M€ en 2023 nous sommes à 7,7M€ dans les projections pour 2025. Ce qui n’est pas incroyable car nous avons l’obligation de dépenser 8 M€ pour le projet BHNS. En 2024 nous avons eu un autofinancement réalisé de 12,7 M€ qu’on doit consolider si on veut aller au-delà du BHNS ».
« Tous les chiffrages étaient faux »
Et c’est justement ce « au-delà » qui a été présenté ce jeudi. Des projets pour les « transports du quotidien » grâce aux excédents sont attendus dans les années à venir. TeMo annonce 20 millions d’investissement global pendant deux ans, notamment avec l’arrivée de 40 nouveaux bus commandés l’an dernier et 40 autres qui viennent d’être achetés, soit la moitié de la flotte renouvelée. Pour cela, le syndicat peut compter notamment sur une réduction des coûts car « tous nos chiffrages étaient faux jusqu’à présent ». Les budgets étaient trois à quatre fois supérieurs au coût réel, comme les dépenses de voirie, estimées à 4 M€ mais réalisées à 1,3 M€. Une rationalisation due aussi à une restructuration de l’ingénierie et du personnel de TeMo, « plus en capacité de contredire le mandataire ».
Couplé à cette restructuration, TeMo annonce récupérer des lignes Fluo du Grand Est pour les nouvelles communes, mais aussi un service de transport à la demande entre les villes de la CCPHVA et Angevillers. Une nouvelle application arrivera prochainement, couplant la vente de billets en ligne avec la géolocalisation de la flotte : « plus aucune excuse pour ne pas avoir un ticket et pour ne pas prendre le bus ». Côté RH, aujourd’hui le réseau a plus de conducteurs que de bus opérationnels, la recherche se fait donc plutôt du côté de l’ingénierie. Enfin, un dépôt sera construit à Florange pour 2026 « au juste prix » encore une fois, et sur un espace réduit. D’autres emplacements de stockage seront trouvés sur l’ensemble du réseau désormais élargi aux 14 nouvelles communes, soit 3,8 millions de kilomètres de trajets assurés.