Après un début de saison compliqué et une dernière place au classement, le FC Metz de Frédéric Arpinon veut se relever. Face aux médias, le directeur sportif du club a fait le point sur les difficultés et les leviers pour retrouver confiance et performance.
C’était un rendez-vous qui n’était pas prévu au début de saison et que beaucoup auraient préféré éviter. Seulement, avec deux points en huit journées, aucune victoire en championnat et une dernière place au classement, l’alerte retentit du côté du FC Metz. Face à cette situation préoccupante, Frédéric Arpinon, le directeur sportif du club, est revenu sur le contexte et les enjeux qui pèsent sur l’équipe à la Croix de Lorraine.
Le discours dans le vestiaire après la défaite face à Toulouse
« Ce qui s’est dit, c’est qu’on ne peut pas faire des prestations comme ça. Après, c’est souvent embêtant, parce que ce sont des réactions à chaud. Bien sûr, quand tu vas à Toulouse, tu sais que tu peux faire quelque chose. Et à la sortie, quand tu prends deux buts au bout de sept minutes, ce n’est pas normal dans la situation où on se trouve.
Mais je pense qu’on peut revenir jusqu’au match du Havre. Le Havre, l’Olympique de Marseille, Toulouse … on sent une équipe qui joue avec la peur au ventre, qui manque de confiance.
Pour moi, l’équipe n’a pas lâché. Je ne vois pas un joueur qui lâche, mais par contre, je vois une équipe qui, aujourd’hui, a peur et manque de confiance. Ça, c’est clair. Et c’est inquiétant, bien sûr. »
Le FC Metz et le complexe d’infériorité
« Oui, c’est psychologique. Après, on ne va pas se voiler la face. Dès la fin de la saison dernière, même au match de barrage, tu savais que ce serait difficile.
Tu montes en Ligue 1 et tu as moins d’argent que l’année passée en Ligue 2, ce n’est jamais arrivé. Donc tu sais que ça va être dur. Mais je ne regrette rien, et je suis persuadé qu’on peut laisser des équipes derrière nous.
Oui, c’est vrai qu’il y a un complexe d’infériorité, mais il ne faut pas se cacher derrière ça.
Quand tu joues Marseille, tu dois avoir envie d’être meilleur que Mason Greenwood. Si tu n’as pas cette ambition, tu ne peux pas jouer au football et tu ne peux pas jouer à Metz. »
La responsabilité en tant que directeur sportif
« On a eu un mercato horrible. Le président en a parlé, ce n’était pas humain. J’ai ma part de responsabilité, parce que ce mercato m’a éloigné de l’équipe. Même contre le Paris FC, on a eu des propositions, des joueurs qui voulaient partir. Je dois et j’aurai dû être plus proche de l’entraîneur, de l’équipe et des joueurs mais ce mercato nous a perturbés.
On a quatre points de retard, pour moi, ce n’est rien, l’avenir nous le dira. Mais il faut changer des choses et fédérer. Ce n’est pas possible de continuer comme ça. »
Stéphane Le Mignan en danger, mais soutenu
« Bien sûr qu’il est menacé. C’est le football qui est comme ça. Il est menacé par les résultats, car c’est l’arbre qui cache la forêt. En tout cas, moi, personnellement, je continue à penser que Stéphane Le Mignan est un entraîneur prometteur.
Après, bien sûr, tout le monde est concerné : moi le premier, parce que j’ai participé au recrutement, j’ai fait re-signer des joueurs qui sont là aujourd’hui ; Stéphane, parce que c’est le coach ; et les joueurs, parce qu’à un moment, il doit y avoir une prise de conscience.
Je ne peux pas dire que Stéphane triche : il arrive à 7h, il part à 21h, et croyez-moi, il ne regarde pas des films. Un ultimatum ? Pas du tout. On essaie de réfléchir en bonne intelligence. Il ne faut pas refaire les erreurs du passé. Oui, Stéphane doit changer certaines choses. Je ne dirais pas que c’est « l’homme de la situation », mais on est convaincu que c’est un entraîneur pour Metz.
Seulement, il faut peut-être changer des choses. Je ne veux pas qu’on rende le ballon sans arrêt, mais à un moment, notre façon de jouer est peut-être trop lisible. Je l’ai dit à Stéphane : il faut changer des choses, et il doit changer des choses aussi. »
Le rebond oui, mais comment ?
« Il ne faut pas se dire qu’on ne peut pas jouer. Depuis le début de saison, on aurait pu prendre des points contre toutes les équipes. Il faut retrouver la confiance et la conviction.
Quand tu joues Marseille à domicile, tu dois te dire que tu peux prendre des points.
Aujourd’hui, le problème, c’est ce doute, ce manque de confiance. Cela peut se régler rapidement. Les discours, c’est bien, mais il faut des actes.
Stéphane doit peut-être changer certaines choses, être un peu moins ambitieux. Et les joueurs doivent être plus courageux. Si on voit ça à l’entraînement, on le verra sur le terrain, et alors tout changera. »
La confiance en l’effectif
« Oui, on peut se poser la question de rester en Ligue 2 pour construire mais la conjoncture est différente aujourd’hui. Quand tu vois le monde au stade, l’engouement, l’histoire du club, les structures… Metz doit rester en Ligue 1, c’est clair. On doit tout faire pour ça et je suis convaincu qu’on peut rester en Ligue 1.
Honnêtement, je suis convaincu qu’avec l’effectif qu’on a, on doit s’en sortir. Je ne me projette pas sur janvier, mais peut-être qu’on sera obligés de faire quelque chose lors du mercato hivernal. »
Le message aux supporters
« On a besoin d’eux. Ils le montrent à chaque match. Qu’ils continuent à soutenir l’équipe.
De notre côté, on doit être plus courageux. Si on retrouve la confiance, on inversera la tendance.
Ce qui me gêne, c’est le pessimisme ambiant, y compris chez certains anciens joueurs. Ce n’est pas encourageant. Je leur dis : il n’y a pas un joueur qui triche. Il y a de la peur, oui, mais pas de la triche. On doit tous changer les choses ensemble.
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