Manifestations pour les retraites, pour la jeunesse ou pour l’emploi, la Moselle a connu de gros rassemblements ces 60 dernières années…
1963 : la colère des mineurs
En 1963, un bras de fer oppose Charbonnages de France aux mineurs de Lorraine. À Freyming-Merlebach, 10 000 mineurs des HBL et leurs épouses descendent dans les rues. En 1966 et 1967, près de 30 000 sidérurgistes et mineurs défilent encore, l’un des cortèges les plus imposants de l’époque. Les revendications portent sur l’emploi des jeunes, de meilleurs salaires et la démission de Michel Debré, alors ministre de l’Economie et Georges Pompidou, le premier ministre.
Mai-68 en Moselle
Un an plus tard, la vague de Mai 68 secoue le pays. La France est paralysée par les grèves : 2 millions de manifestants, les services publics à l’arrêt. En Moselle, plusieurs milliers de personnes rejoignent les cortèges.
1992-1995 : la fin annoncée des mines
Dans les années 1980 et 1990, les mineurs reprennent la rue. En 1992, conscients de la fermeture imminente des houillères, ils bloquent le siège d’Hayange avec des camionnettes, lancent une opération escargot sur l’A31 puis déversent des tonnes de « minettes » place de la République à Metz contre les fermetures de Roncourt et Mairy-Mainville.
En 1993, de violents affrontements éclatent à Metz, forçant le gouvernement à renégocier l’arrêt du charbon. En décembre 1995, à Freyming, une cinquantaine de personnes sont blessées lors de heurts entre mineurs et forces de l’ordre, les mineurs refusant les reconversions dans la sidérurgie.
2006 : le mouvement anti-CPE
En 2006, la Moselle participe aux grèves contre le Contrat première embauche (CPE). Près de 20 000 personnes manifestent, le campus du Saulcy est bloqué puis fermé par décision du président de l’université. Dominique de Villepin, alors Premier ministre, se rend à Metz en mars, interpellé par 500 lycéens, un mois avant l’abandon du dispositif.
2012 : Florange, symbole de la sidérurgie
Vingt ans après la crise du charbon, en 2012, c’est la crise de la sidérurgie. Trois ans après la fermeture de Gandrange, ArcelorMittal annonce en 2012 la fin de la filière à chaud de Florange. En pleine campagne présidentielle, François Hollande rencontre près de 3 000 grévistes et promet le maintien de l’activité. Son ministre Arnaud Montebourg se déplace ensuite en Lorraine pour apporter des garanties, qui ne seront pas tenues. Un SOS géant, déployé au pied de la statue de la Vierge d’Hayange, devient le symbole de la lutte.
2018-2019 : les Gilets jaunes
A la fin de l’année 2018, la Moselle rejoint le mouvement des Gilets jaunes. Né d’une contestation contre la hausse des prix et la politique d’Emmanuel Macron, ce mouvement citoyen rassemble jusqu’à 3 000 personnes dans les cortèges, notamment près des grandes zones d’activités ou en Moselle-Est, au pic de la mobilisation.
2023 : la réforme des retraites
Dernier grand épisode en date : les manifestations contre la réforme des retraites. Le 16 février 2023, entre 3 000 et 6 000 personnes défilent à Metz, au sein d’un mouvement national qui rassemble plus d’un million de manifestants.
