Ils consacrent leur vie à sauver celle des autres : les soignants. Mais qui s’occupe d’eux ? C’est pour répondre à cette question qu’a été créée la Maison des Soignants Grand Est, inaugurée ce jeudi à Metz.
« La Maison des Soignants, c’est un lieu d’accueil, de formation et d’information pour tous les professionnels qui se sentent glisser vers l’épuisement, ou qui souhaitent simplement le prévenir », explique Éric Henry, président de l’Institut pour la Santé des Soignants.
Le concept repose sur une idée simple : offrir aux soignants un espace où ils peuvent se poser, échanger, être écoutés et trouver des solutions à leurs difficultés, qu’elles soient professionnelles ou personnelles. « Certains vivent des situations compliquées à la maison, d’autres font face à des pressions au travail. L’objectif, c’est d’améliorer leur qualité de vie pour qu’ils puissent retourner exercer, peut-être ailleurs, mais dans de meilleures conditions. Car notre système de santé perd des soignants, et cela doit cesser », insiste Éric Henry.
Le président de l’Institut le reconnaît : les soignants sont souvent les premiers à négliger leur propre santé. « Ils donnent beaucoup d’eux-mêmes et s’oublient. Entre les gardes de jour, de nuit, les week-ends, les situations traumatisantes qu’ils vivent et qu’ils ne peuvent pas toujours partager à la maison, la fatigue s’installe. Certains se retrouvent piégés dans un rythme effréné, comme des hamsters dans leur roue », déplore-t-il.
Le souvenir de la crise du Covid-19 reste encore vif : « Au début, il y avait une immense reconnaissance envers les soignants. Et puis, à la fin, on a vu naître de la colère, parfois même de la violence à leur égard. Beaucoup l’ont très mal vécu. »
La Maison des Soignants Grand Est souhaite être inclusive. Elle s’adresse à tous les soignants, quel que soit leur statut ou leur lieu d’exercice, qu’ils travaillent dans le public, le privé ou à domicile. « Cela concerne aussi bien les infirmiers, les aides-soignants, les médecins, que les auxiliaires de vie, les secrétaires médicales ou encore les pharmaciens. Même les aidants familiaux, ceux qui s’occupent d’un proche âgé ou handicapé, sont considérés comme des soignants. Tous sont les bienvenus », souligne Éric Henry.
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