La Ville de Metz a décidé de sévir contre l’usage détourné du protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant ». Par arrêté municipal, le maire vient d’interdire sa vente et sa détention à toute personne ne pouvant justifier d’un usage professionnel, notamment dans les domaines médical et de la restauration.
Une consommation en forte hausse
À l’origine utilisé en médecine comme anesthésiant et en cuisine pour les siphons à chantilly, le protoxyde d’azote fait depuis plusieurs années l’objet d’un détournement à des fins récréatives. À Metz, le phénomène prend de l’ampleur : depuis le début de l’année, 303 bouteilles vides ont été ramassées dans l’espace public.
Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, la consommation de ce gaz n’est pas anodine. Elle peut provoquer désorientation, confusion, pertes de mémoire, troubles de l’humeur, atteintes neurologiques, hallucinations visuelles et, dans certains cas, addiction. En 2023, 472 signalements liés à son usage ont été recensés en France, dont 80 % présentaient des troubles neurologiques.
Des conséquences sur la sécurité publique
Au-delà des risques sanitaires, le protoxyde d’azote a également un impact économique et environnemental local. En 2024, les incinérateurs de l’opérateur Haganis ont dû être arrêtés à quatre reprises après l’explosion de bouteilles introduites dans les déchets ménagers, engendrant un surcoût estimé à 440 000 euros.
Une interdiction encadrée
Face à ces constats, la municipalité a choisi de restreindre drastiquement la circulation de ce gaz. Seuls certains professionnels de santé (médecins, dentistes, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes…) et de la restauration (cuisiniers, boulangers, pâtissiers, serveurs…) peuvent désormais s’en procurer, et uniquement entre 8h et 20h, sur présentation de leur carte professionnelle.
Pour tous les autres, la vente est totalement interdite. Par ailleurs, la détention et la consommation dans l’espace public de cartouches, bonbonnes ou bouteilles contenant du protoxyde d’azote sont proscrites, à l’exception des petites cartouches inférieures à 8 grammes destinées aux siphons alimentaires.
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