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PLUi, marathon, municipales : Grosdidier fait sa rentrée

A l’occasion de sa conférence de rentrée, le maire François Grosdidier a évoqué les grands dossiers mais aussi une campagne déjà débutée dans l’opposition.

« Est-ce que cette fin de mandat est plus facile que le début ? Non, car nous sommes en instabilité permanente ». François Grosdidier a fait le point sur sa politique messine lors de sa conférence de rentrée vendredi. Le maire de Metz y a abordé les travaux en cours, sans trop s’étendre sur le futur ni sur la campagne. Une volonté affichée, déjà lors de sa conférence avant les vacances, bien avant la période de réserve qui l’oblige à être plus modéré sur son action municipale et sur les inaugurations. « Vous avez été bien sollicités fin août », dit-il à la presse. Si ces derniers mois seront consacrés à la poursuite des grands travaux, comme la nouvelle ligne du Mettis, le pôle gymnique ou la nouvelle piscine intercommunale, le maire estime que son action s’inscrit sur du long-terme et pas sur un mandat de 6 ans, « écourté par la crise sanitaire puis l’Ukraine au début. Nous avons été aux affaires que 4 ans en réalité ».

Dans cette période instable géopolitiquement, « je continue à travailler dans la constance, la cohérence et la concorde. » Et quand on lui demande s’il entre déjà en campagne, il clame : « je m’en tamponne de ce que l’opposition peut dire, moi je fais des choses visibles et les gens ne me parlent pas de ce que les autres ont dit quand je suis dans la rue, donc je ne ferai pas campagne par rapport aux autres ». Avant de lâcher que la campagne débutera réellement fin janvier, après les vœux, avec une équipe qui sera partiellement renouvelée pour apporter un peu plus de jeunesse dans les rangs. « Même si je regarde plutôt les qualités que l’âge », avoue-t-il. Philippe Brunella a été le premier à s’annoncer sur la liste du maire, en direct sur Moselle TV. D’autres le feront avant le maire lui-même ? Il sourit : « peut-être, mais je pense qu’ils m’auront tenu informé ». Quelle liste pour 2026 ? « Je pourrais en faire trois, c’est mon problème ». Quelles étiquettes ? « Je ne suis pas la liste de la droite contre la gauche. Les engagements ne décideront pas de la place » : « la droite, le centre, ils sont tous bienvenus… ». Même la gauche ? « Et pourquoi pas ? ». Quant à la place du RN, « je suis inquiet, car c’est un réceptacle à tous les mécontentements, notamment au pouvoir maitrisant du macronisme, au déclassement de l’Europe face à l’orient et un monde qui bouge beaucoup et fait perdre des repères. Mais je suis plus inquiet au national qu’au local ».

« Nous faisons les choses correctement »

Pas plus sur les municipales à venir. Alors le maire et président de la métropole fait un tour d’horizon de l’actualité directe et des polémiques actuelles. Les drapeaux palestiniens hissés sur les mairies à la demande d’Olivier Faure ? « Je ne vais pas répondre à un ordre du premier secrétaire du PS en surenchère avec Mélenchon. On veut éviter d’importer un conflit, je préférerais un symbole de paix qui concerne les deux peuples ». De toutes façons, il se pliera à la demande de Retailleau et des préfets qui interdisent les drapeaux hors français, européens et régionaux. Le marathon de Metz ? « Il n’y en aura qu’un, celui de la métropole. Et les 7000 participants ne s’y trompent pas ». Pour lui, un « coup de bluff de l’ancienne organisation ». Il reste sur sa ligne : avant, il n’y avait aucune mise en concurrence alors que l’association reversait presque toutes les subventions à une entreprise commerciale. « Nous faisons les choses correctement. Quant à la plainte sur le fait que ce n’est pas dans les compétences de la métropole, on changera ces compétences l’année prochaine tout simplement ». Le marathon dissident ne pourra, en tout cas, pas se faire sans autorisation, subvention ou soutien logistique de la mairie.

François Grosdidier revient aussi sur l’accusation à l’encontre de son adjointe Anne Stémart après la modification de terrains de Magny du PLUi qui appartiennent à sa famille. « On cherche à affecter au mieux des parcelles, on ne regarde pas les propriétaires. On devait empêcher qu’une ville illégale continue à pousser dans le quartier rue Bérouard ». Et de rappeler que « tous les élus se mettent en retrait et se signaler » lorsqu’il y a conflit d’intérêt. D’ailleurs, ce n’est pas l’adjointe qui a « rendu constructible » le terrain, « ce n’est pas son pouvoir ». Autant d’affaires qui lui font dire que « depuis 25 ans, je subis un harcèlement judiciaire quotidien. La gauche et l’extrême-droite ne sont d’accord sur rien sauf sur ces attaques ». Un maire qui estime être depuis « cuirassé » mais qui comprend le ras-le-bol de ses collègues face à « l’impuissance publique » de mettre « les mains dans la glaise », et se confronter à une « technocratie dictée par Paris » : « on accuse les maires de tout alors qu’ils ne sont pas responsables » et que le budget est encore en baisse. « Personne ne peut tenir en dépensant plus qu’il ne produit mais l’État le fait. Les mairies, elles, n’empruntent pas pour de la dépense de fonctionnement, c’est de la dépense saine. Les demandes imposent de réduire le service direct à la population », termine-t-il.

Jonathan Vaucher
Jonathan Vaucher
Journaliste Reporter d'Images / Présentateur

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