Dans le petit village de Colligny-Maizery, en Moselle, l’équipe municipale s’est battue pour conserver son restaurant iconique. Un an après la fermeture de l’établissement, le chef est de retour derrière les fourneaux.
Lorsque la gazinière se rallume enfin, dans la cuisine de La petite auberge, c’est comme une renaissance.
Le restaurant avait mis la clef sous la porte fin 2024, mais pour les élus communaux de Colligny-Maizery, pas question de laisser fermer l’un des seuls commerces du village. Ils se sont donc retroussés les manches.
Un conseil municipal de Moselle rénove lui-même un restaurant
« Beaucoup d’entre nous avaient des connaissances dans la construction, dans l’électricité, dans la cuisine… le but, c’était de faire des économies », résume Xavier Lacourt, premier adjoint au maire et, de fait, administrateur de La petite auberge.
Il détaille : « On n’allait pas investir 80 000 euros pour faire des travaux ou des choses qu’on savait faire nous-mêmes. »
« Nous devenons des villages dortoirs »
Un commerce qui ferme dans un village de 500 habitants et c’est toute la vie de la commune qui en prend un coup. C’est pourquoi la municipalité a racheté les murs et le fonds de commerce.
Hervé Messin, maire de Colligny-Maizery argumente : « Ce restaurant était une institution, un lieu de rencontre, où les gens venaient pour passer un agréable moment. »
Pour l’équipe municipale, maintenir le restaurant ouvert était vital : « Si nous perdons ces services, nous devenons des villages dortoirs. L’objectif de tout élu, c’est de maintenir une vie, une activité dans sa commune. »
La petite auberge bientôt rouverte au public
Après six mois de travaux acharnés, quasi quotidiens, le chef peut à nouveau passer derrière les fourneaux.
« Beaucoup de personnes des alentours venaient exprès pour les cuisses de grenouilles, donc ça aurait été vraiment dommage de fermer un établissement comme ça », se réjouit Kevin Petit-Étienne, le chef cuisinier.
Derrière ses casseroles, il tente de se rassurer : « On verra bien comment ça va se passer. Moi, ça fait quatre ans que je n’ai pas été en cuisine, donc j’appréhende un peu. Mais ça va bien se passer. »
Pour ce premier service test, c’est une réussite. Le restaurant rouvrira au public mercredi 10 décembre. Si l’activité fonctionne, la mairie pourrait même en tirer des dividendes. Une source de revenus complémentaires tout en luttant contre la désertification commerciale.





